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deux et on en comptait jusqu'à trois chez les Sbéah du Nord et,
semble-t-il, chez les Béni-Menasser.
Nombre de ces marchés étaient davantage des lieux de
réunion que de commerce et les places vers lesquelles conver
geaient des courants commerciaux plus intenses se comptaient
aisément. Dans le Nord, Ténès paraît avoir eu une importance
notable pour les céréales,
mais c'est le marché des Béni-Mer-
zoug qui est signalé comme jouant le rôle essentiel. Sur le ver
sant nord de l'Ouarsenis le marché le plus considérable était
celui des Béni-Zoug-Zoug qui se tenait le mercredi et, plus au
sud, marchands et acheteurs se rendaient chez les Béni-Lent,
les Béni-Chaïb, les Ouled-Ayad et plus encore chez les Ouled-
Ammar. Bien alimentée en sel, savon, sucre et café ainsi qu'en
substances tinctoriales et eiî cotonnades, Miliana recevait des
Béni-Zoug-Zoug, des Haraouat, des Bou-Rached, des Djendel,
des Béni-Menasser, des Bou-Hallouan...
Mais c'est surtout vers les marchés de la plaine du Chélif
qu'affluaient les sans (1) de grains, les toisons de laine, les
charges de tabac, les bœufs et les moutons, l'huile, le beurre, le
miel, les volailles... A l'Ouest, les Ouled-Kosseïr étaient réputés
particulièrement commerçants. Au centre, les Attafs possédaient
deux marchés très fréquentés par les Kabyles de l'Ouarsenis
et du Dahra comme par les populations de la plaine. Mais au
cun de ces marchés ne pouvait se comparer à l'Arba des Djen
del qui recevait des Ghribs, des Ouarsenis, des Ouled-Ayad,
des Blaëls, des Soumata, des Hachem, des Bou-Hallouan, des
Béni-Zoug-Zoug, des Attafs et même des Ouled-Kosseïr, des
Sendjès et des Ouled-el-Abbès ; à la belle saison, il n'était pas
rare d'y voir réunis 6.000 Indigènes.
Si l'on cherche à discerner la nature de ces courants com
merciaux, mis à part le trafic avec les nomades signalé anté
rieurement, on note la prédominance des échanges entre la plai
ne et la montagne. Lorsque la récolte était déficiente dans la
vallée du Chélif, les Arabes de la plaine, en juillet et août,
allaient chez les montagnards (du Nord surtout) chercher des
(1) Mesure du pays équivalant à peu près à un quintal en orge et à un
quintal et 12 à 15 kilogs en blé.