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L 108, C

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portées à l'aide des bêtes de somme (1). Il y a bien la question<br />

de rapidité dans l'exécution de la moisson, mais le champ n'est<br />

pas si vaste et le temps n'a jamais manqué en pays d'Allah !<br />

On peut multiplier les exemples montrant l'interdépen<br />

dance des éléments du problème de la transformation des gen<br />

res de vie. Conseiller aux Indigènes d'élever des abris pour leurs<br />

troupeaux, c'était les inviter à trouver, en un lieu déterminé,<br />

des pâturages suffisamment abondants pour alimenter les bêtes<br />

pendant un long séjour : était-ce possible dans des régions brû<br />

lées par le soleil une grande partie de l'année ? Pouvait-on espé<br />

rer avec l'herbe souvent très courte des pâturages algériens faire<br />

des réserves de foins suffisantes pour des milliers d'animaux ?<br />

Le développement des prairies artificielles apporterait évidem<br />

ment une solution,<br />

mais c'est alors une révolution totale qui<br />

suppose résolue la question de l'eau. Allons plus loin : connais<br />

sant le laisser-aller des Indigènes dû en grande partie à leur<br />

ignorance, était-il même souhaitable de ramasser ainsi en un<br />

espace restreint un cheptel nombreux qui, dans l'abri, échappe<br />

rait bien au froid, mais serait sans doute ravagé par les épidémies<br />

qui ne manqueraientpas de se répandre sous ces hangars devenus<br />

des foyers d'infection ? Confier une bergerie à des gens qui n'en<br />

voient pas l'utilité et ne sauraient l'entretenir, ce serait proba<br />

blement remplacer un mal par un autre. Il y a évidemment une<br />

éducation technique préalable qui ne se conçoit pas sans berge<br />

ries-modèles.<br />

Difficultés du même ordre lorsqu'il s'agit de multiplier les<br />

plantations. Les visites de la pépinière d'Orléansville ont incul<br />

qué aux chefs le goût des arbres. Ils créent des vergers, mais,<br />

écrit Lapasset,<br />

« il faut convenir que tant de travaux sont loin<br />

(1) G. Cherchel 2? T. 1861 et Miliana 2? T. 1874. On pourrait ajouter que<br />

l'emploi de la faucille semble répondre à une société d'esprit communautaire<br />

soucieuse de réserver les chaumes à la collectivité (Revue historique, avriljuin<br />

1948, p. 177), ou y voir le désir de pallier la pénurie de fumier grâce aux<br />

détritus de paille qui enrichissent le sol après la pâture des bestiaux, ou en<br />

core invoquer la loi du moindre effort puisqu'il s'agit d'un instrument facile<br />

à manier et dont l'emploi a pour conséquence des économies de transport (de<br />

la paille au douar et du fumier au champ). Pour reprendre une expression<br />

de M. Sorre (Annales de. géographie, avril-juin 1948, p. <strong>108</strong>), on se trouve en<br />

présence d'un cas « d'étroite cohésion d'un genre de vie adapté au milieu »<br />

et on comprend que l'Indigène ait éprouvé de grosses difficultés à « s'affran<br />

chir de son instrument ».

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