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gner la gale des chameaux), les nomades,
pratique toujours,
ainsi que cela se
remontaient vers le Nord dès le printemps
et on n'a pas oublié la page colorée de Fromentin décrivant la
Rahla (ou migration) des Arbaa (1).
Arrivés dans le Tell, les nomades s'établissaient,
après la
moisson, au milieu des tribus qui les recevaient, chaque fraction
des Arbaa fréquentant de préférence une tribu bien déterminée
du Tell (2). Les transactions commençaient. Les nomades
offraient des dattes, des moutons, de la laine et surtout une
grande quantité de tissus, soit de laine (burnous, haïk, guettaïf,
zorbia, oussada), soit de poil de chèvre ou de chameau (tellis,
flidj, grara, amara) (3). Le plus souvent de qualité très supé
rieure à tout ce que fabriquaient les tribus telliennes,
ces tissus
trouvaient facilement acheteur lorsque la récolte avait été
bonne. Comme en échange les Sahariens faisaient des achats
massifs de grains, ils étaient attendus avec impatience : dès
leur arrivée les prix du blé et de l'orge montaient et doublaient
dans certains cas (4).
(1) Un été dans le Sahara, p. 229. On trouve également une belle des
cription de cette marche vers l'Achaba dans Lehuraux (op. cité), p. 154-159.
(2) Bernard et Lacroix (170) 217-218 notent par exempte que « Les
Maamra achètent chez les Ighout, les Ouled-Sidi-Sliman et les Ouled-Zian
chez les Béni-Maîda, les Oulled-ben-Chaâ chez les Douï Hasni, les Hadjadj chez
les Béni-Naouri, les Ouled-Sidi-Attalah chez les Béni-Lent. Les Zekaska vont
chez les Ouled-Bessem Chéraga, les Sofran et les Ouled-Salah chez les Ouled-
Amar... » Il s'agissait là d'habitudes très anciennes et le rapport cité précise
qu'on ne remarque aucune modification.
(3) Les tellis sont de grands sacs doubles renfermant les provisions et
pouvant contenir en moyenne 150 kilogs de grains ; on désigne aussi par ce
mot des tapis ras à raies de couleurs.
Le flidj, pièce essentielle de la tente, est une bande d'étoffe faite avec
de la laine et parfois du poil de chèvre, noire le plus souvent, large de 75 cm.
à un mètre et de longueur variable.
grara : bissac de laine et de poil dans lequel on met le grain.
amara : étoffe complètement garnie de dessins variés.
haïk : pièce de laine unie faisant deux fois le tour du corps et venant
envelopper la tête.
guettaïf grand tapis du Sud à longue laine.
zorbia : mot qui désigne les tapis en général et, en particulier, des tapis
à laine courte.
oussada : coussin dans lequel on place les objets précieux (d'après Villot).
(4) N 472, 1853, Téniet-el-Haad, juillet. Les rapports entre Arbaa et Telliens
aboutissaient parfois à des alliances familiales, mais selon Bernard et
Lacroix (170) 282, 287, aucun groupe d'
Arbaa ne se fixait dans le Tell.