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L 108, C

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^-86 —<br />

ment » que « les bureaux arabes sont censés n'être que des<br />

instruments entre les mains des commandants supérieurs des<br />

subdivisions et des cercles souvent étrangers aux choses ara<br />

bes » (1). Et, sous la plume de Rinn, ancien chef de bureau<br />

arabe et historien, nous relevons ces lignes : « Les indigènes<br />

habitués à n'avoir qu'un seul chef, le bureau arabe, alors inter<br />

médiaire forcé de tous les services publics (génie, ponts et chaus<br />

sées, forêts, justice, finances, etc..) le tenaient en très haute<br />

considération et ils n'avaient qu'un souci relatif des autorités<br />

dont dépendait le bureau. Ils savaient bien que le commandant<br />

supérieur était le chef de leur circonscription et qu'au-dessus<br />

il y avait encore des généraux : un petit (à la subdivision), un<br />

grand à la division et, plus haut encore, le maréchal, c'est-à-dire<br />

le gouverneur; mais ils voyaient rarement ces hauts personna<br />

ges et ils n'avaient guère affaire à eux, si ce n'est pour les actes<br />

de courtoisie, et le bureau arabe était tout » (2). Aussi, dès 1847,<br />

certains militaires protestaient contre les empiétements des<br />

bureaux arabes sur les pouvoirs de l'autorité supérieure (3).<br />

De cette grande autorité, les officiers des Bureaux arabes<br />

devaient s'enorgueillir et parfois même s'enivrer. « L'institu<br />

tion du bureau arabe, écrit Hugonnet, n'est comparable à rien<br />

dans le passé... On compare quelquefois le bureau arabe à l'au<br />

torité des pachas d'Orient, le bureau arabe a sur les musulmans<br />

un pouvoir plus étendu puisque, en outre de tout ce que peut<br />

faire un pacha, il contrôle en Algérie tout ce qui touche à la<br />

religion musulmane et cela avec bien plus d'indépendance que<br />

ne pourrait le faire un successeur des satrapes. » Et plus loin :<br />

«Cette vie de chef à l'orientale a bien d'autres séductions encore;<br />

ce prestige extraordinaire dont on est entouré; cette soumission<br />

mêlée de dignité, et qui va cependant jusqu'aux attentions per<br />

sonnelles dans l'intimité, des chefs et agents indigènes;<br />

(1) Walsin-Esterhazy (30) 283.<br />

ces gran-<br />

(2) Rinn (26) livre X chap. 1. N'est-ce pas sous une autre forme la pen<br />

sée exprimée, au cours du procès Doineau, par un avocat qui, parlant des pou<br />

voirs du général commandant la subdivision, pouvait dire que pour les Ara<br />

bes, frappés surtout par la réalité du fait, ces pouvoirs étaient purement con<br />

templatifs, cachés dans les nuages ; seule comptait la volonté toute puissante<br />

du chef du bureau arabe (123) 334-335.<br />

(3) Thomas (99) 37-40.

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