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L 108, C

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de grande tente, des « ordres sévères » sont donnés par le bu<br />

reau arabe dans chaque bocaa (section de douar) pour que les<br />

riches prêtent : c'est l'emprunt forcé. Avec plus ou moins de<br />

ménagements, cette méthode qui consistait à faire appel à la<br />

fortune des chefs indigènes, fut pratiquée dans notre région à<br />

peu près jusqu'à la disparition des Bureaux arabes (1).<br />

C'est que l'administration militaire ne parvint que fort tard<br />

à créer, sur une échelle importante, un service normal d'assis<br />

tance et de crédit. Nous avons signalé précédemment (p. 107) le<br />

projet de Lapasset en 1846-1848,<br />

pour substituer aux silos indi<br />

viduels des silos collectifs qu'il appelait silos de prévoyance.<br />

Ce projet n'eut malheureusement pas de suite immédiate, peut-<br />

être à cause des événements de 1848 dans la Métropole, et les<br />

Indigènes continuèrent à vivre au jour le jour dans la dépen<br />

dance d'une bonne ou d'une mauvaise récolte. C'est en vain que<br />

les Bureaux arabes les invitaient à faire des réserves de grains.<br />

Sollicités par les courtiers des maisons de commerce, les grands<br />

propriétaires eux-mêmes ne savaient résister à l'appât des réali<br />

sations en argent. Ils vidaient les silos qu'une sage prévoyance<br />

leur conseillait de tenir toujours pleins, et, par suite, n'avaient<br />

plus les moyens de faire à leurs khammès les avances qu'ils<br />

faisaient autrefois. Et Ozanaux,<br />

qui avait succédé à Capifali<br />

comme chef du bureau arabe d'Orléansville, en arrivait à<br />

penser que la liberté économique pouvait être plus nuisible<br />

qu'utile (2).<br />

L'effroyable misère de 1867-1868 devait apporter, sinon<br />

un remède décisif, du moins un palliatif. En 1868, à l'instigation<br />

des Bureaux arabes semble-t-il, et dans le cercle d'Orléansville<br />

notamment, les djemaas des tribus, entreprirent de constituer<br />

un fonds de réserve pour secourir les malheureux et parer à<br />

toute éventualité. Les gens aisés de chaque tribu prélevèrent<br />

sur leur récolte une certaine quantité de grains destinée à for<br />

mer ce fonds de secours que l'on devait utiliser en faveur des<br />

(1) Notamment : N 462, 1846, Ténès 2e q. de décembre ; N 463, 1847, Or<br />

léansville 1"> q. de janvier. G : Orléansvilte 4e T. 1858, 4* T. 1860, 4e T. 1862 4e<br />

T. 1877 ; Téniet-el-Had 4* T. 1852 ; Cherchel 1" T. 1859.<br />

(2) G. Orléansville, juin 1867.<br />

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