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L 108, C

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Nous abordons maintenant la troisième partie du pro<br />

gramme dont la réalisation fut entreprise par les Bureaux<br />

arabes pour transformer les genres de vie indigènes : outre la<br />

délimitation des propriétés et la fixation au sol par la maison,<br />

il leur apparaît capital d'améliorer les rendements de l'écono<br />

mie indigène, en matière agricole surtout.Pensant, avec Richard,<br />

que l'agriculture est la première des sciences et le premier<br />

intérêt des nations, ils considèrent comme un grand but d'ap<br />

prendre aux Arabes à exploiter le sol avec intelligence et profit.<br />

A cet effet, ils font appel à l'intervention de l'Etat pour<br />

agir sur les volontés engourdies ou récalcitrantes,<br />

pour vaincre<br />

l'apathie, l'indifférence, les répugnances et les préjugés des<br />

Indigènes plongés dans la routine et la paresse. Ils voudraient<br />

que l'Administration distribuât aux cultivateurs des manuels<br />

d'agriculture en langue arabe ou des articles du Mobacher trai<br />

tant des questions agricoles (1). Surtout, ils sollicitent de tous<br />

leurs vœux la fondation auprès de chaque bureau arabe d'une<br />

ferme-modèle où les Indigènes pourraient venir apprendre à<br />

créer un jardin, à greffer des arbres fruitiers, à planter la pom<br />

me de terre, le tabac ou le coton. Lapasset désirait même l'éta<br />

blissement d'écoles arabes-françaises dans lesquelles on donne<br />

rait de bonnes notions d'agriculture pratique.<br />

Dans l'attente de toutes ces réalisations qu'ils espérèrent en<br />

vain, les officiers des Bureaux arabes se firent les instituteurs<br />

des Arabes, s'efforçant de les initier à notre agriculture et de<br />

rénover une économie attardée. Nous allons essayer d'évoquer<br />

leur action dans les différents domaines où s'exerça leur acti<br />

vité (2).<br />

(1) Auraient-ils pu les lire ? Probablement non, du moins dans la région<br />

étudiée où l'arabisation des régions montagneuses était loin d'être achevée.<br />

Signalons cependant que dans un rapport du 24-12-1844, relatif à la Province<br />

d'Oran, Walsin-Esterhazy affirme que « la moyenne des individus du sexe<br />

masculin sachant lire et écrire est au moins égale à celle que les statistiques<br />

départementales nous font connaître pour les habitants de nos campagnes »<br />

(N 1675). On sait qu'à cette époque, en France, plus de la moitié des conscrits<br />

étaient illettrés et c'est l'application de la loi Guizot de 1833 qui, après 1858,<br />

ramena cette proportion au tiers<br />

(2) Richard (18) 64-65. Lettre de Lapasset à Lacroix du 15 septembre<br />

1863 (121) 482. G. Orléansville, 1" T. 1861 (rapport de Capifali). Dans son<br />

rapport d'inspection de 1853, le général Camou reprend à peu près textuelle<br />

ment les arguments de Richard en faveur de la ferme-modèle, autre preuve,<br />

s'il en était besoin, de la parfaite concordance d'idées entre les Bureaux ara<br />

bes et les responsables de l'Armée (N 448).

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