L 108, C

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CONCLUSION
Cet échec n'étant pas particulier au village de la Smala
ne peut être imputé à la pratique de l'association et comme,
d'autre part, il dépasse la question des entreprises de villages,
nous essayerons, plus loin, d'en dégager les causes générales.
Notons cependant, dès maintenant,que les Indigènes étaient
mal disposés à l'égard des constructions qu'ils considéraient
plutôt comme portant atteinte à leur liberté individuelle que
comme devant leur procurer un bien-être qu'ils ne connaissaient
pas et enviaient peu. Aussi n'agissaient-ils souvent que pour
complaire à l'autorité français, à ce qu'ils considéraient comme
un caprice des Français. Encore en 1862, les Heumis manifes
tent une certaine opposition lorsqu'il est question de les réunir
en village (1) et il est probable que, dans notre région, comme
ailleurs, plus d'un chef, une fois sa maison élevée, a continué
à vivre sous la tente, abandonnant à ses troupeaux la demeure
de maçonnerie (2).
Lapasset croyait que, dans la modification du logis, la fem
me, estimant la maison plus confortable, aiderait puissamment
l'action des Bureaux arabes. Il semble que ce soit Hugonnet qui
ait vu juste lorsqu'il écrivait : « Dans la question si importante
du remplacement de la tente par la maison, nous n'avons pas
d'adversaire plus éloquent et plus à redouter que la femme. Elle
ne veut pas de cette habitation de pierres qui représente pour elle
une cage, une prison. Avec la tente, au contraire, elle se trans
porte, suivant les saisons, dans diverses contrées; elle n'a qu'à
(1) N 465, 1848, Orléansville, divers. G. Orléansville,
mars 1862.
(2) Hugonnet (6) 122-123, Wahl : l'Algérie, 454 p. Paris 1903 à la p. 203.
M.G. 208 : note du ministère de la guerre (1870). Pour citer un exemple dans
notre région : en 1877 la commission des centres de Miliana rapporte que le
village arabe de Kobour Ali (ou Gueba Ali de notre tableau p. 237), au sud
d'Affreville, est à peu près abandonné : les maisons qui subsistent sont dédai
gnées par les indigènes qui se sont construits à côté de misérables gourbis
(D.A. Affreville).