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A —
LE ROLE DES BUREAUX ARABES
On a pu soutenir contradictoirement, d'une part, que les
Bureaux arabes, demeurés confondus avec les autres éléments
de l'armée, étaient de simples agents d'exécution sous les or
dres du commandement militaire, de modestes intermédiaires
chargés de transmettre aux Indigènes les décisions des chefs res
ponsables, pour tout dire, rien de plus que l'instrument ou l'ou
til des commandants de Cercle, de Subdivision et de Division
dont ils se bornaient à refléter l'autorité (1) ; et, d'autre part,
qu'ils passaient par-dessus la hiérarchie militaire, dominaient
le gouvernement, constituaient un état dans l'état « avec son
budget, son personnel, ses bureaux, son journal, ses cavaliers
réguliers et irréguliers, disposant de tout le sol, de la liberté
des administrés » sans être soumis à aucune espèce de contrôle,
« habitués à considérer l'Algérie comme leur propriété et les
Arabes comme leur chose ». On a parlé d'« un filet inextricable
jeté sur la colonie » (2).
Où est la vérité ? Il ne semble pas impossible de se faire une
idée nette à condition de distinguer les principes de la réalité.
I. —
LES
Les textes.
BUREAUX ARABES, AGENTS D'EXECUTION
Faire des Bureaux arabes de simples agents d'exécution
tel est le but visé par tous ceux qui se sont occupés de l'organi-
(1) Hugonnet (6) 8 ; Foucher (67) 14 à 17 ; Bureaux arabes devant le
jury (126) 83 ; Peyronnet (87) I 934.
(2) RiNgel (91) 96 ; Duval et Warnier (58) 50-54 ; Bureaux arabes de
vant le jury (126) 26, 31, 77.