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comptait une agglomération de 160 maisons, les Indigènes
étant attirés par la concession gratuite du terrain avec la seule
restriction de ne pouvoir vendre au profit d'Européens. Les
travaux commencés fin 1849 se poursuivirent en 1850,
mais il
semble bien que même les bâtiments essentiels de ce village ne
furent jamais achevés (1).
Villages de maisons.
Presque toujours les villages furent édifiés directement en
maçonnerie et dans leur ensemble. Hugonnet aurait voulu lais
ser le village se créer à peu près librement; selon lui, l'adminis
tration devait se borner à réunir, en un point convenable, tous
les éléments d'agrégation pouvant engager les populations à s'y
établir : bâtiments pour les autorités de la tribu (caïd, cadi,
maître d'école), boutiques, fontaine, abreuvoir, lavoir... et le
village se constituerait ensuite par l'édification des maisons si
les particuliers y trouvaient réellement intérêt (2). Mais Hugon
net ne fut pas suivi et les officiers des Bureaux arabes travail
lant ex nihilo voulurent d'un seul coup faire œuvre complète
et définitive.
L'essentiel était peut-être le choix de l'emplacement. Nous
avons vu, par l'exemple des Ouled-Kosseïr, qu'il laissa parfois
beaucoup à désirer. Montgravier conseillait de s'en tenir aux
lieux où, au cours de leurs déplacements, les Indigènes revien
nent périodiquement et, en ces lieux, aux points pourvus d'une
fontaine ou d'un puits (3). L'emplacement déterminé, la cons
truction des maisons soulevait les difficultés déjà signalées.
Comme dans les villages de Colons à la même époque, les consi
dérations de sécurité passaient au premier plan et,
alors qu'il
bâtissait les villages des Ouled-Farès, des Heumis et celui du
makhzen, Richard, en 1848, écrivait : « Il faut considérer chacun
(1) N 443, constructions arabes : lettre de Martimprey, commandant la
subdivision d'Orléansville à Blangini, commandant la division d'Alger le 23-
6-1849 ; lettre de Blangini au gouverneur général le 9-7-1849 ; lettre du gou
verneur général à Blangini le 16-7-1849. N 468, 1849, Orléansville, 2" q. de dé
cembre. N 469, 1850, Orléansville, janvier et mars.
(2) Hugonnet (6) 125-128. Cette conception devait plus tard réapparaître
pour la création de villages français, Lavigerie, par exemple.
(3) Montgravier (1) 2" lettre p. 14.