19.09.2013 Views

L 108, C

L 108, C

L 108, C

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

258 —<br />

broussaille. Le cœur de la cité serait le chef au milieu de son<br />

makhzen et dont l'habitation entourée d'un mur crénelé se trou<br />

verait à l'abri d'un coup<br />

de main. Autour de la « zemala » elle-<br />

même, on creuserait un large fossé armé de cactus. Le village<br />

ainsi organisé aurait un caractère tout militaire.<br />

Deux ans après Richard, Lapasset défend l'idée des villages<br />

de tentes dans lesquels il voit un double avantage : d'abord, le<br />

moyen d'agglomérer la population même dans les régions où<br />

manquent les matériaux de construction et les Indigènes capa<br />

bles de bâtir; ensuite, la certitude d'avancer, lentement certes,<br />

mais d'un pas ferme, en évitant de subir, aux yeux des Indigè<br />

nes, un de ces échecs qui nous font tant de tort. Et lui aussi pro<br />

pose de grouper les tentes autour d'une maison crénelée que<br />

l'on bâtirait pour le chef, l'agglomération elle-même étant dé<br />

fendue par un large fossé complété d'un parapet formé avec la<br />

terre rejetée vers l'intérieur (1).<br />

Cette conception des villages de tentes n'était pas absolu<br />

ment nouvelle. Bugeaud y avait déjà sérieusement songé pour<br />

la colonisation française (2). Les officiers des Bureaux arabes,<br />

Richard surtout, la réalisèrent dans presque toute la subdivision<br />

d'Orléansville pendant la lutte contre Bou-Maza. Mais la paci<br />

fication assurée, les tentes se dispersèrent presque aussi rapi<br />

dement qu'elles avaient été rassemblées et, par la suite, il fallut<br />

procéder à de nouveaux regroupements, souvent imposés par<br />

des nécessités de police.<br />

En 1849, les Béni-Zidja, fraction considérable des Ouled-<br />

Kosseïr, servaient de complices pour les vols des Béni-Ouragh<br />

(3); ils sont réunis en deux « zemalas » placées sur les bords<br />

de l'Oued Sly de manière à faciliter la surveillance exercée sur<br />

les voleurs et sur la route qu'ils suivaient. La même mesure,<br />

sollicitée parfois par les caïds et les chefs indigènes, permet<br />

d'assurer la sécurité sur la route Ténès-Orléansville, les voya<br />

geurs attardés pouvant trouver un gîte dans ces smalas.<br />

(1) Lapasset (9) 49-51..<br />

(2) Dans une longue lettre du 1-12-1845 (G. 2EE6) où il affirme que<br />

« l'invention d'une bonne tente pour loger la famille des colons ferait faire<br />

un pas immense à la colonisation ».<br />

(3)N° 81 de la carte en fin d'ouvrage, le nom de la tribu étant sur cette<br />

carte Béni-Ouazzan.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!