L 108, C

— 181 —
la route qui relie ces deux villes coupe l'Oued Sly. Toutefois
il faisait remarquer que les terrains pris étaient les plus fertiles
et que, parmi ceux qui restaient aux mains des Ouled-Kosseïr, se
trouvaient les mamelons de ceinture du Chélif et de l'Oued Sly
qui n'étaient pas cultivables, servant seulement au pacage ou
à l'exploitation des figuiers de Barbarie; il estimait que les
terres cultivables ne couvraient pas plus de 18.800 hectares. Or,
la population comptait 11.508 habitants, labourant en 1854 avec
1.029 charrues. Comme en plaine une charrue labourait 15 hec
tares en moyenne, 15.435 hectares avaient été ensemencés en
1854. L'excédent des terres disponibles était tout juste suffisant
pour laisser reposer, de temps en temps, les champs qui s'appau
vriraient rapidement sans cela. Sériziat, auteur du rapport,
attirait de plus l'attention sur le fait que grâce à la paix, à
l'augmentation de la population (attribuée par lui pour une
bonne part à la vaccination), à l'accroissement de la fortune,
les surfaces cultivées augmentaient chaque année, doublant
presque de 1848 à 1854. Comment songer dans ces conditions
à prendre de nouvelles terres aux Ouled-Kosseïr ? Il demandait
que l'on considérât le cantonnement comme achevé et que l'on
délivrât aux Ouled-Kosseïr un titre collectif pour le reste des
terres, en attendant la délimitation des concessions particulières.
III. —
Les opérations.
LE CANTONNEMENT PROPREMENT DIT
Ce travail de constitution de la propriété que réclamait
Sériziat était, en fait, déjà entrepris chez les Ouled-Kosseïr et,
dès 1852, le bureau arabe avait commencé à répartir entre les
membres de la tribu, le territoire anciennement confisqué, avec
l'intention d'accompagner chaque lot d'un titre individuel ; en
1853 la besogne était fort avancée. Pour justifier ces travaux
préparatoires, le bureau arabe pouvait se prévaloir de la cir
culaire du général Charon du 15 juin 1849 portant que tout Indi
gène qui aurait bâti une maison sur un terrain domanial rece
vrait une concession de terre proportionnée aux dépenses qu'il
aurait faites. Mais le véritable cantonnement ne commença qu'a-