L 108, C

— — 215
pour celle des Doui-Hasseni dominant le Nahr-Ouassel et com
mandant le Sersou (1). La construction se faisait sous la sur
veillance du bureau arabe et l'inauguration s'accompagnait
parfois d'une véritable cérémonie avec grand concours de chefs
comme ce fut le cas lors de l'installation, en novembre 1849, du
Caïd des Caïds des Béni-Menna dans sa maison de comman
dement (2).
Le nom cependant ne doit pas faire illusion sur l'impor
tance de l'édifice. Nous savons que dans le cercle de Ténès, en
1853, on comptait neuf maisons de commandement (3), cinq
de deuxième classe n'ayant que deux chambres, une petite
écurie et une cour; quatre de première classe composées cha
cune de trois grandes chambres, d'une vaste cour avec écuries
et d'une salle pour tes hôtes. Une seule de ces dernières, dite
de Chebeïlia, était plus importante par la solidité de sa cons
truction et la présence de deux fortins à deux angles opposés
pour en défendre les deux faces; elle avait été bâtie par le Génie.
Chez les Béni-Menad, à quatre kilomètres de Marengo, sur
la route menant à Miliana, l'autorité française avait également
construit, pour le caïd, une maison de commandent avec une
tour et des fosés; elle abritait une vingtaine de personnes.
Dans le cercle de Téniet-el-Had il n'y avait pas de maisons
de commandement proprement dites, mais on considérait com
me telles les maisons habitées par le bach-agha et les caïds des
tribus parce qu'elles étaient, en général, construites avec de
petits bastions et susceptibles de défense. Certaines paraissent
même avoir eu un aspect assez imposant : celle des Ouled-Bes-
sam comptait trois grands logements et était défendue par une
enceinte de 34 mètres de côté; celle des Doui-Hasseni, bâtie sur
un monticule,
comportait neuf logements et une chambre pour
les hôtes avec également un mur d'enceinte la mettant à l'abri
des coups de main; le caïd des Ouled-Ayad avait fait bâtir sur
(1) Philebert (15) 89.
(2) N 468, 1849, cercle de Ténès 1 q. de novembre. Les Béni-Menna ont
constitué les douars Baache et Talassa.
(3) Contre 6 dans le cercle de Miliana et 8 dans celui de Téniet-el-Had.
Dès 1849 on en dénombrait 39 pour l'Algérie entière (Tableau des établisse
ments français 1846-1849 p. 720 et N 447).