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LE CSIKÓS

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<strong>LE</strong>S PAÜVRES GARCÜNS 221<br />

chien enragé fond sur mon troupeau qui paissait,<br />

fraternellement mélé aux oies de Janka. Ges pauvres<br />

bétes, aífolées, se dispersent et s'enfuient; les<br />

moutons se noient dans le lac et les oies s'envolent<br />

pour ne plus revenir.<br />

Lorsque j'eus assommé le chien enragé, sous<br />

les coups de mon bálon ferré, et compté nos animaux<br />

revenus de leur terreur panique, il manquait<br />

trente-sept oies á Janka, et, á moi, cinquante-six<br />

moutons.<br />

II aurait fallu voir la colére de nos maítres! Le<br />

fermier m'accabla d'injures que je supportai d'abord<br />

patiemment, parce qu'au fond j'avais eu tort<br />

de me relácher de ma vigilance. Mais il s'oublia<br />

jusqu'á me menacer.<br />

— Je ne sais ce qui me retient, criait-il, de te<br />

passer les pointes de ma fourche á travers le ventre!<br />

— N'essayez pas, maítre, si vous ne voulez pas<br />

aller rejoindre vos moutons au fond du Fertötava.<br />

Ma íiére contenance l'arréta, mais voila que la<br />

fermiére arriva furieuse. Elle tenaitun tison allumé<br />

a la main et se dirigeait vers Janka.<br />

— Attends, balbutia-t-elle, ivre de ragé, attends<br />

que je t'enfonce ce tison dans lesyeux!<br />

Oh! pour le coup je n'y tins plus.<br />

— Vous savez, la vieille, si vous touchez Janka<br />

seulement du bout du doigt, je vous créve la peau<br />

et vous retourne comme un lapin.<br />

— Tu menaces ma femme, misérable!<br />

Et le fermier s'avanga vers moi, sa fourche de<br />

fer en arrét, l'oeil enflammé, la bouche écumante.<br />

Si je n'avais pas fait un brusque écart de cőté,

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