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LE CSIKÓS

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<strong>LE</strong> BETYÁR 379<br />

rai, j'espére que tu me répondras. Nos relations<br />

ne seront donc pas tout á fait rompues. Quoi qu'il<br />

en sóit, je t'aimerai jusqu'á la mórt. Recois mille<br />

baisers passionnés de ton :<br />

« PRENDINI (UMBERTO). »<br />

En lisant cetté lettre, Ilka pleurait de ragé.<br />

— Le láche, dit-elle, quand elle eut fini, le láche!<br />

II m'abandonne en me retournant le couteau dans<br />

le coeur. Mais serais-je ingrate ? II me laisse cent<br />

cinquante florins et veut bien passer la main á un<br />

autre amant. Je suis donc bien dégradée!!!<br />

Et la jeune femme éclata en sanglots.<br />

Le lendemain, le capitaine Fritz se fit annoncer.<br />

Cétait un Autrichien, grand, blond, au regard gris,<br />

au front chauve. II roulait ses yeux en coulisse et<br />

plissait sa bouche en coeur. D'une main, il tenait<br />

son csako et portait un énorme bouquet de l'autre.<br />

Cet ensemble composait un tableau si grotesque<br />

qu'Ilka faillit éclater de rire.<br />

— Je bense, dit-il, que matame me fera l'honneur<br />

d'accepter ce pouquet; il est fait de rosses<br />

inoins fraiges qu'elle. Maintenant, j'ai une bédide<br />

gommission du lieutenant Brendini. II m'a charché<br />

de remedre ceci a matame. Si matame le berniét,<br />

je lui ferai mes oífres de service; ma pourse<br />

est á sa disbosition. Oh! que matame ne se<br />

chéne pas, je suis rige, trés rige...<br />

Et en langantcet appát, qu'il croyait irrésistible,<br />

il découvritdeuxrangées de dentslongues, jaunes,<br />

bleues, noires...<br />

— Quel amour d'homme! pensa Ilka.

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