Gróf Tisza István Összes Munkái 3.

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lieime à décider, si l'appui de l'Autriche-Hongrie est d'une valeur
plus ou moins grande pour la position future de l'Italie, je me
garderai bien de vouloir trancher cette question. La seule chose
que je puisse faire est de vous donner l'assurance formelle, que,
ι tout en se procurant des avantages territoriaux considérables,
l'Italie a les moyens de s'assurer l'amitié de la double monarchie.
Il serait ridicule de vouloir vous faire croire que nous sommes
charmés par la tournure que ces affaires ont prise. Les prétentions
émises par l'Italie sur certaines parties de notre territoire nous
ont été une surprise douloureuse, et c'est naturel, que nous ayous
fait notre possible pour nous arranger avec elle sans faire un sacri-
fice territorial.
Ne vous étonnez pas, que nous n'y avons mis plus d'empresse-
ment et soyez convaincu qu'une fois la nécessité établie, nous
avons pris cette décision avec la détermination et la loyauté d'hom-
mes pénétrés de la nécessité.de relations cordiales entre nos pays
dans leur intérêt mutuel. C'est absolument dans cet ordre d'idées
que nous approchons cette question épineuse, c'est avec l'assu-
rance des mêmes sentiments que M. le baron Sonnino* avait ouvert
les conversations. Les grands intérêts permanents des deux puissan-
ces les poussent dans cette voie: il ne tient donc qu'à vous de jeter
les bases d'une amitié vraiment cordiale et durable.
Que l'Italie se contente des sacrifices que nous sommes décidés
à faire, qu'elle s'abstienne des prétentions incompatibles avec nos
intérêts vitaux et avec notre honneur, qu'elle apporte dans les
négociations de cette affaire un esprit de sympathie et de confiance,
qu'elle fasse preuve enfin de bonne volonté pendant le cours de la
guerre actuelle; elle s'assurera l'amitié sincère et l'appui durable
de l'Autriche-Hongrie dans toutes les grandes questions, qui sont
essentielles pour son évolution future.
Je crois pouvoir vous donner cette assurance, premièrement
par ce que c'est la ferme volonté de tous les hommes sérieux à
Vienne tout aussi bien qu'à Budapest, deuxièmement parceque
la situation internationale de L’Autriche-Hongrie et les intérêts
de cette puissance pousseront même ceux vers cette orientation
politique, qu'un sentiment de morgue ou de dépit pourrait emmener
à former des desseins différents.
* Akkor olasz külügyminiszter.