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Untitled - The Canadian Association of Gastroenterology

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652 PRINCIPES FONDAMENTAUX DE GASTRO-ENTÉROLOGIE<br />

10.1.1 NÉCROSE TOXIQUE<br />

La nécrose toxique est le résultat d’une attaque directe des membranes par la<br />

molécule mère ou par un métabolite toxique. Elle est donc liée à la dose et<br />

susceptible de se produire chez toute personne prenant une quantité suffisante<br />

du médicament. Parfois l’atteinte histologique est caractéristique, comme<br />

le sont, par exemple, la nécrose et la stéatose zonales dues à la toxicité du<br />

tétrachlorure de carbone. Dans les cas graves, les taux d’aminotransférases<br />

peuvent atteindre plusieurs milliers d’UI/mL. Un tel chiffre, très supérieur à<br />

ce qu’on observe généralement dans une hépatite virale aiguë, constitue un<br />

indice précieux pour le diagnostic.<br />

L’acétaminophène est l’exemple le plus important (figure 25). Cet analgésique<br />

largement utilisé est excrété en grande partie sous forme de conjugués<br />

in<strong>of</strong>fensifs, mais une partie de la dose est transformée par les microsomes<br />

hépatiques en un métabolite intermédiaire toxique. Normalement, ce métabolite<br />

est éliminé sans danger par conjugaison avec le glutathion hépatique. Mais<br />

une dose suffisamment forte d’acétaminophène épuise les réserves<br />

disponibles de glutathion. Lorsque cela se produit, il en résulte une nécrose<br />

cellulaire due à la liaison du métabolite toxique à des macromolécules du foie.<br />

La dose délétère seuil est 10 à 15 g d’acétaminophène pris en une seule fois.<br />

C’est une dose très supérieure à la dose recommandée, qui n’est ingérée en<br />

général que lors de tentatives de suicide. Les alcooliques sont sensibles à des<br />

doses nettement inférieures en raison de l’accélération des transformations<br />

microsomiques et de la déplétion du glutathion due à l’état de dénutrition. Il<br />

convient donc de soupçonner l’acétaminophène en présence de taux très<br />

élevés d’ALAT et d’ASAT chez un alcoolique, car ces taux dépassent<br />

rarement 300 UI/mL dans les cas d’hépatite alcoolique non compliqués. Autre<br />

indice de toxicité de l’acétaminophène : une augmentation disproportionnée<br />

de l’INR.<br />

En général, l’hépatotoxicité de l’acétaminophène ne devient manifeste que<br />

36 à 48 heures après l’ingestion. Il est alors trop tard pour modifier le processus.<br />

Heureusement, on parvient à arrêter l’attaque par l’administration précoce de<br />

N-acétylcystéine, qui fait remonter le taux de glutathion. Pour être efficace, ce<br />

traitement doit être administré dans les 10 à 16 heures suivant l’ingestion de<br />

l’acétaminophène, bien qu’on puisse obtenir encore un certain effet après<br />

24 à 36 heures. Des nomogrammes associant la probabilité d’une lésion hépatique<br />

au taux sanguin d’acétaminophène et au temps écoulé depuis l’ingestion<br />

permettent de guider le médecin traitant.<br />

10.1.2 HÉPATITE AIGUË<br />

Ce type de réaction ressemble étroitement à une hépatite virale aiguë aux<br />

plans clinique, biochimique et histologique. Contrairement à la nécrose toxique,

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