La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...
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Cheminer vers la <strong>guérison</strong> : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas <strong>au</strong> Nunavut<br />
[traduction] Aller à la chasse sur le territoire ou juste aller marcher, je pense que c’est la<br />
façon pour les hommes <strong>de</strong> se guérir. Ils vont be<strong>au</strong>coup à la chasse. C’est un endroit favorable à<br />
la chasse, donc ils vont be<strong>au</strong>coup chasser, ils ont donc le temps d’être seul, <strong>de</strong> contempler tout<br />
ce qu’il y a là, puis je pense que, <strong>de</strong> cette façon, ils avancent be<strong>au</strong>coup dans leur cheminement<br />
<strong>de</strong> <strong>guérison</strong> (Participant).<br />
[traduction] Il dit, vous savez quand il va à la chasse ou qu’il s’adonne à ce type d’activités,<br />
il réfléchit <strong>au</strong>ssi à be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> ces choses. Particulièrement comme homme, sa préférence<br />
est <strong>de</strong> faire ce qu’il fait, à sa façon (Participant).<br />
En discutant <strong>de</strong>s différences hommes-femmes relativement à la <strong>guérison</strong>, une conseillère fait état <strong>de</strong>s notions<br />
culturelles communes portant sur ce que signifie être un homme inuk. Voici ses remarques :<br />
[traduction] Les hommes sont plus entêtés que les femmes. Particulièrement les Inuits...<br />
On enseigne <strong>au</strong>x hommes [inuits] à être durs. Ils ne sont pas supposer pleurer parce qu’ils<br />
sont <strong>de</strong>s hommes. Leurs émotions, ils ne doivent pas avoir d’émotions parce qu’ils sont <strong>de</strong>s<br />
hommes. Ils sont les plus forts, on leur a enseigné à être comme cela.<br />
Les préférences liées <strong>au</strong>x différences hommes-femmes sont les plus manifestes dans la façon dont les hommes<br />
conçoivent la chasse et le fait <strong>de</strong> se retrouver seul en l’envisageant comme possibilité <strong>de</strong> mieux prendre<br />
conscience <strong>de</strong> sa souffrance, <strong>de</strong> voir clair dans ce qu’il vit et <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> l’ordre dans ses idées. Souvent la<br />
chasse exige <strong>de</strong> passer be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> temps à attendre silencieusement l’arrivée d’un animal, ce qui a pour effet<br />
<strong>de</strong> les obliger à <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réflexion. Par contre, les hommes sont moins enclins que les femmes<br />
à être à l’aise dans <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. Cependant, les hommes vont entreprendre un processus d’<strong>au</strong>to<strong>guérison</strong><br />
par suite d’une présentation donnée dans un groupe <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> ou indirectement informés par<br />
<strong>de</strong>s conversations avec leur conjointe qui y a participé.<br />
Le manque relatif <strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s hommes <strong>au</strong>x groupes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> n’est pas l’indication qu’ils n’ont<br />
pas bénéficié <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> ces groupes. L’influence d’une épouse ou <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té engagés<br />
dans la <strong>guérison</strong> exerce indirectement <strong>de</strong>s effets significatifs. Ce n’est pas que les hommes s’opposent <strong>de</strong> façon<br />
spécifique <strong>au</strong>x rencontres <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>; plus exactement, les hommes ne se sentent pas à l’aise <strong>de</strong> rester à<br />
l’intérieur pendant <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps. C’est pourquoi ils profitent <strong>de</strong> l’attente associée à la chasse<br />
pour réfléchir seul et mieux comprendre les expériences qu’ils ont vécues, voir plus clair. Ces approches sont<br />
efficaces, particulièrement si elles sont complémentées <strong>au</strong> besoin par du soutien. Dans le cas d’un homme,<br />
la <strong>guérison</strong> est en définitive une démarche intérieure qu’il entreprend <strong>de</strong> sa propre initiative et qui exige du<br />
temps et <strong>de</strong>s activités privilégiées pour l’effectuer. Quoique <strong>de</strong> parcourir les grands espaces constitue le moyen<br />
<strong>de</strong> prédilection pour opérer la <strong>guérison</strong>, il est important toutefois <strong>de</strong> souligner que <strong>de</strong> nombreux hommes<br />
<strong>au</strong> sein <strong>de</strong> cette population ne sont tout simplement pas <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> la vie en plein air sur le territoire, ce<br />
qui ajoute un <strong>au</strong>tre élément à la diversité <strong>de</strong>s difficultés que ce modèle ne peut adresser.<br />
Pour les femmes <strong>au</strong>ssi il importe, dans le cadre du processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>, <strong>de</strong> mettre à contribution l’expérience<br />
d’activités <strong>de</strong> plein air. Les femmes iront souvent cueillir <strong>de</strong>s baies ou encore marcher et, pendant ces<br />
randonnées, elles parleront <strong>de</strong> leurs problèmes personnels.