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La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...

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Cheminer vers la <strong>guérison</strong> : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas <strong>au</strong> Nunavut<br />

le territoire) et <strong>de</strong> la chasse, les hommes sont incités à réfléchir profondément et à s’éloigner <strong>de</strong>s distractions <strong>de</strong><br />

la vie commun<strong>au</strong>taire. Les compagnons <strong>de</strong> chasse peuvent <strong>au</strong>ssi les ai<strong>de</strong>r à effectuer ces efforts <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> par<br />

le partage d’activités, le dialogue et l’écoute. Quant <strong>au</strong>x femmes, elles ont un <strong>au</strong>tre comportement, étant plus à<br />

l’aise dans <strong>de</strong> plus grands groupes à l’intérieur <strong>de</strong> leur foyer et dans d’<strong>au</strong>tres édifices commun<strong>au</strong>taires. L’absence<br />

relative d’hommes engagés dans un groupe <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> ne <strong>de</strong>vrait pas être l’indication qu’ils ne participent<br />

pas <strong>au</strong> processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> comme cheminement personnel, ni qu’ils ne contribuent pas à ai<strong>de</strong>r d’<strong>au</strong>tres<br />

personnes. Les <strong>au</strong>teurs ont donné <strong>de</strong>s exemples pour montrer que les époux et les épouses travaillaient ensemble<br />

comme couples, partageant ce qu’ils avaient appris <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> leurs activités différentes et échangeant sur <strong>de</strong>s<br />

pensées personnelles profon<strong>de</strong>s dans leur vie privée. L’importance <strong>de</strong>s rôles complémentaires <strong>de</strong> l’homme et<br />

<strong>de</strong> la femme dans la société inuite est primordiale et sous-estimée dans le cadre <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. Par<br />

conséquent, il serait plus exact <strong>de</strong> voir les femmes et les hommes interagissant et complémentaires, plutôt<br />

que <strong>de</strong> considérer leurs rôles comme distincts et séparés. Ces distinctions entre les hommes et les femmes<br />

dans les approches en matière <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> correspon<strong>de</strong>nt à l’organisation sociale du travail et <strong>de</strong> la production<br />

dans la société inuite et n’indiquent pas une forme quelconque <strong>de</strong> dysfonctionnement social. Cela ne veut<br />

pas dire que toutes les relations sont saines et productives, mais on veut seulement indiquer l’importance<br />

et le potentiel <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes dans l’entrai<strong>de</strong> mutuelle et leur contribution en raison <strong>de</strong> leurs<br />

influences sur la santé <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres membres. L’établissement <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> représentatifs <strong>de</strong><br />

l’organisation <strong>de</strong> la société inuite et misant sur la force <strong>de</strong>s relations entre les hommes et les femmes constitue<br />

un domaine important à mettre en œuvre dans le cadre <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Le programme <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> souligne que les conseillers sont <strong>de</strong>s personnes ayant fait <strong>de</strong>s progrès substantiels<br />

dans leur cheminement <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et qu’ils ont la capacité <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong> l’ordre dans leurs expériences <strong>de</strong><br />

vie, particulièrement leurs émotions douloureuses, <strong>de</strong> les recadrer selon le bon éclairage. Un conseiller doit<br />

s’attaquer à bon nombre <strong>de</strong> ses problèmes et expériences, parvenir à une forme <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> avant <strong>de</strong> pouvoir<br />

ai<strong>de</strong>r les <strong>au</strong>tres. Les conseillers ont <strong>au</strong>ssi la responsabilité <strong>de</strong> se conserver en bonne santé alors qu’ils sont en<br />

relation d’ai<strong>de</strong> active <strong>au</strong>près d’<strong>au</strong>tres. Une approche <strong>de</strong> « meilleure pratique » reconnaît l’exigence <strong>de</strong> la tâche<br />

confiée <strong>au</strong>x personnes capables <strong>de</strong> guérir les <strong>au</strong>tres et le fait qu’elles peuvent avoir elles <strong>au</strong>ssi le besoin <strong>de</strong> se<br />

retirer pour préserver leur propre santé, <strong>de</strong> recevoir du soutien particulier et d’être reconnues pour les efforts<br />

réalisés en aidant les <strong>au</strong>tres et pour les progrès accomplis dans leur vie personnelle. Ce sont <strong>de</strong>s compétences<br />

spécialisées qui sont exigées <strong>de</strong>s personnes qui conseillent sur une base régulière, notamment d’avoir la<br />

capacité d’écouter avec fermeté, en se montrant dur parfois, mais sans préjugés ou opinions préconçues. Ces<br />

conditions sont présentes dans l’i<strong>de</strong>ntité individuelle, la manifestation d’émotions et <strong>de</strong> souffrances qui sont<br />

particulières à la culture inuite. Il y a peu <strong>de</strong> connaissance concernant ces caractéristiques dans les professions<br />

médicales et cliniques <strong>de</strong>s non Inuits. Toutefois, ces traits saillants font ressortir l’importance du rôle <strong>de</strong>s<br />

aidants qui n’ont peut-être pas suivi <strong>de</strong> formation officielle, mais qui sont généralement reconnus dans leurs<br />

collectivités comme <strong>de</strong>s experts. Une sensibilisation et une reconnaissance accrues <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s aidants<br />

culturels contribueraient à améliorer l’intégration <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té et du centre <strong>de</strong> santé dans le<br />

traitement du lourd far<strong>de</strong><strong>au</strong> <strong>de</strong> la souffrance. De même, le rôle <strong>de</strong>s Aînés et <strong>de</strong>s <strong>au</strong>tres intervenants en tant<br />

que guérisseurs inforrmels <strong>de</strong>vrait être reconnu et mis en évi<strong>de</strong>nce.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, les <strong>au</strong>teurs ont constaté dans quelle mesure la <strong>guérison</strong> est synonyme <strong>de</strong><br />

partage et est ainsi enchâssée dans la culture inuite. Partager son expérience <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> et son vécu dans ce<br />

cheminement contribue à montrer ce qu’on a réussi à accomplir pour surmonter les difficultés et à motiver ainsi<br />

d’<strong>au</strong>tres participants à s’ai<strong>de</strong>r eux-mêmes. Partager permet <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres <strong>de</strong> voir plus clair dans leur vécu personnel<br />

et d’acquérir <strong>de</strong> nouvelles capacités d’adaptation ou d’habiletés en communications interpersonnelles. Les

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