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La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...

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Ouvrir la voie <strong><strong>au</strong>tochtone</strong> <strong>au</strong> mieux-être dans le Nord du Manitoba :<br />

Le Pisimweyapiy Counselling Centre<br />

Le fait d’exprimer <strong>de</strong>s émotions <strong>au</strong> pensionnat faisait parfois l’objet d’actions punitives, aggravant ainsi les<br />

sentiments <strong>de</strong> colère, d’isolement et <strong>de</strong> désespoir <strong>de</strong>s enfants.<br />

[traduction] Nulle part où me réfugier. Personne à qui parler. C’est comme cela que<br />

je revois ce pensionnat-là... Et ils nous donnaient un toit, <strong>de</strong>s vêtements, <strong>de</strong> la nourriture,<br />

mais ils ne voulaient jamais entendre comment nous nous sentions. Il n’y avait pas d’amour<br />

(Cliente).<br />

Une fois libérés <strong>de</strong> ces années d’enfermement dans un environnement sans amour et marqué par la violence,<br />

il était à prévoir que be<strong>au</strong>coup <strong>de</strong> Survivants sont sortis en n’ayant <strong>au</strong>cun sentiment d’appartenance, ce qui a<br />

terriblement bouleversé leur vie adulte. Une Survivante a décrit sa vie perturbée comme un cercle vicieux <strong>de</strong><br />

relations interpersonnelles problématiques où la violence a occupé une place importante :<br />

[traduction] Je suis divorcée. J’ai vécu <strong>de</strong> nombreuses relations instables. Je n’avais pas <strong>de</strong><br />

compétences pour exercer mon rôle <strong>de</strong> parent… [ J’ai] été parent seul toute ma vie. Je ne veux<br />

pas me remarier. Je sais que c’est tellement triste pour nous les Survivants <strong>de</strong>s pensionnats…<br />

Ils se marient, divorcent, restent parent unique, se remarient, redivorcent. C’est le cercle<br />

vicieux que nous vivons… C’est un cycle d’abus, <strong>de</strong> violence. Se marier, <strong>de</strong>venir alcoolique,<br />

se divorcer, se remarier. Puis finalement, je fais le cheminement <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>, alors que j’essaie<br />

<strong>de</strong> me libérer <strong>de</strong> toutes ces formes <strong>de</strong> violence (Cliente).<br />

<strong>La</strong> dévalorisation <strong>de</strong> soi est <strong>au</strong>ssi décrit comme une conséquence <strong>de</strong>s pensionnats.<br />

[traduction] Notre peu d’estime <strong>de</strong> soi. En cherchant [la c<strong>au</strong>se profon<strong>de</strong>], c’est la peur et<br />

la colère et toutes ces souffrances morales. <strong>La</strong> souffrance mentale <strong>au</strong>ssi qui en découle si on<br />

y pense et on le ressent. Fondamentalement, on veut donner un coup <strong>de</strong> poing à quelqu’un?<br />

On commence à avoir un comportement violent parce qu’on est tellement en colère contre<br />

tout ce qu’on a subi. <strong>La</strong> violence émotionnelle, les m<strong>au</strong>vais traitements physiques, l’abus sexuel,<br />

la violence psychologique, même la violence spirituelle. Pour quelle raison ils ne voulaient<br />

pas que je pratique ma propre culture et mes pratiques spirituelles (Client).<br />

Le fait <strong>de</strong> ne pas connaître la culture et les coutumes <strong><strong>au</strong>tochtone</strong>s en raison <strong>de</strong> la fréquentation du pensionnat<br />

a été une perte profondément ressentie par certains répondants.<br />

[traduction] J’ai perdu ma culture. En 1985, quand je suis allée à l’université, c’était la<br />

première fois que je voyais un pow-wow. Oh! [c’était] vraiment incroyable pour moi! J’étais<br />

trop tr<strong>au</strong>matisée. J’étais trop soûle... Je n’avais jamais entendu parler <strong>de</strong> suerie. C’est seulement<br />

maintenant, alors que j’ai presque quarante ans, [que] j’ai connu ma première suerie. C’est<br />

seulement maintenant [que] je commence à connaître ma culture, presqu’un <strong>de</strong>mi-siècle<br />

après [les pensionnats]. Parce qu’ils m’ont appris une religion qui se passait en latin. Et je<br />

<strong>de</strong>vais lire en latin quand le prêtre disait la messe. Je <strong>de</strong>vais lire en français. Ils voulaient que<br />

je lise en français. C’était la matière [la] plus importante. Si on ne réussissait pas le français,<br />

on manquait notre année. Ils me disaient <strong>de</strong> parler français, me disaient <strong>de</strong> parler et d’écrire<br />

en français. Aujourd’hui, je ne connais même pas un mot <strong>de</strong> français. Je ne veux même pas<br />

lire un mot <strong>de</strong> français. J’ai tellement <strong>de</strong> rancœur parce que j’ai été forcée d’apprendre cette<br />

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