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La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...

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Jo-Anne Fiske<br />

le résultat final. J’aime les arts et l’artisanat, il n’y en a jamais assez. Et on ne cesse <strong>de</strong> lui dire<br />

cela <strong>au</strong>ssi. Oui, on se taquine, on rit et on s’entrai<strong>de</strong> <strong>au</strong>ssi. Non seulement qu’on enseigne à<br />

d’<strong>au</strong>tres clients, particulièrement à ceux qui n’en ont jamais fait <strong>au</strong>paravant, et je pense que c’est<br />

vraiment « chouette » <strong>de</strong> faire cela, <strong>de</strong> vouloir prendre le temps d’apprendre quelque chose.<br />

Je n’ai pas considéré cela <strong>au</strong>paravant comme une façon <strong>de</strong> se changer les idées, et parce que je<br />

ne peux m’empêcher <strong>de</strong> penser <strong>au</strong> temps où ma grand-mère essayait <strong>de</strong> m’enseigner comment<br />

faire du point perlé et que je n’avais pas <strong>de</strong> patience pour cela. Je ne sais pas, mais en réalité cela<br />

nous enseigne à être très patiente, mais <strong>au</strong>ssi à avoir du plaisir à le faire (Cliente)<br />

En résumé, la TAR a <strong>de</strong>ux objectifs : celui <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s relations et <strong>de</strong> centrer l’attention sur <strong>de</strong>s activités<br />

individuelles qui les empêchent <strong>de</strong> penser à leur dépendance et les détend. Dans les trav<strong>au</strong>x d’artisanat et les jeux,<br />

les clients ont la possibilité <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s personnes avec qui ils sont à l’aise et veulent se lier. Cette possibilité<br />

se compare <strong>au</strong> besoin <strong>de</strong> travailler en séances <strong>de</strong> groupe ou <strong>de</strong> socialiser dans un milieu commun<strong>au</strong>taire.<br />

<strong>La</strong> commun<strong>au</strong>té<br />

L’établissement <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> relations avec la collectivité ou commun<strong>au</strong>taires fait partie intégrante <strong>de</strong> toute<br />

pratique <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>. En tout temps, le groupe <strong>de</strong> clients comprendra <strong>de</strong>s membres victimes d’abus, d’<strong>au</strong>tres<br />

ayant été les <strong>au</strong>teurs d’actes <strong>de</strong> violence et ceux que <strong>de</strong>s actes c<strong>au</strong>sés par un comportement violent ont mené<br />

en prison. Ce modèle <strong>de</strong> regroupement ou <strong>de</strong> commun<strong>au</strong>té met à ru<strong>de</strong> épreuve les clients et les membres du<br />

personnel qui sont confrontés <strong>au</strong>x extrêmes <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> personnes tr<strong>au</strong>matisées, à titre <strong>de</strong> victimes ou<br />

d’agresseurs, se trouvant face à face dans <strong>de</strong>s moments d’émotions intenses. Ces circonstances peuvent être<br />

particulièrement difficiles à vivre comme hommes coupables <strong>de</strong> maltraitance envers <strong>de</strong>s femmes ou <strong>de</strong>s enfants<br />

qui doivent travailler avec <strong>de</strong>s femmes, et comme survivantes d’abus commis par <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> sa famille<br />

ou par <strong>de</strong>s partenaires intimes. Vu leur provenance <strong>de</strong> Service correctionnel du <strong>Canada</strong>, il arrive <strong>de</strong> temps à<br />

<strong>au</strong>tre qu’ils y aient <strong>de</strong>s personnes reconnues coupables d’homici<strong>de</strong> involontaire ou <strong>de</strong> meurtre. D’<strong>au</strong>tres clients<br />

peuvent <strong>au</strong>ssi avoir eu un comportement particulièrement violent. Dans un parcours <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>, on vise la<br />

divulgation <strong>de</strong> ces actes comme moyen <strong>de</strong> montrer sa détermination à changer et <strong>de</strong> reconnaître la responsabilité<br />

<strong>de</strong>s actes qu’on a commis. Ces relations stressantes sont révélatrices <strong>de</strong> ce que les clients ont vécu dans le passé<br />

et <strong>de</strong> ce qu’il leur f<strong>au</strong>dra affronter à leur retour dans leur commun<strong>au</strong>té.<br />

<strong>La</strong> violence peut être considérée comme une conséquence du tr<strong>au</strong>matisme. Dans le cas <strong>de</strong>s membres du<br />

personnel, le fait d’avoir à traiter la violence dont certains clients font preuve peut vouloir dire qu’ils seront<br />

confrontés à la malfaisance. Comme un <strong>de</strong> ces membres nous l’a expliqué, ces forces du mal peuvent provenir<br />

<strong>de</strong> ce que les clients ont subi, mais <strong>au</strong>ssi elles peuvent résulter <strong>de</strong> ce que les clients ont perpétré. Au sein<br />

d’une commun<strong>au</strong>té où <strong>de</strong>s besoins divers se fusionnent, les clients peuvent avoir à affronter <strong>de</strong>s situations<br />

perturbatrices et à s’y adapter, <strong>de</strong>s situations pouvant échapper à tout contrôle et provoquer <strong>de</strong>s affrontements<br />

émotifs. En établissant <strong>de</strong>s procédures pour assurer la sécurité <strong>de</strong>s interactions pendant les rencontres, les<br />

Aînés, les guérisseurs et les thérapeutes peuvent donner <strong>de</strong>s orientations <strong>au</strong>x clients afin <strong>de</strong> surmonter <strong>de</strong> tels<br />

moments et, ce faisant, les ai<strong>de</strong>r à mieux comprendre les c<strong>au</strong>ses et les conséquences <strong>de</strong> la violence.<br />

Diverses pratiques sont utilisées pour atténuer les tensions entraînées par la co-rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s agresseurs et <strong>de</strong>s<br />

victimes. <strong>La</strong> séparation <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes permet <strong>de</strong> libérer les tensions c<strong>au</strong>sées par <strong>de</strong>s interactions<br />

éprouvantes. À titre d’exemple, dans les salles réservées <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x d’artisanat et dans les salles d’exercice<br />

physique que les clients occupent pendant leurs moments <strong>de</strong> loisirs, les hommes et les femmes sont séparées.<br />

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