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La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...

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Christopher Fletcher et Aaron Denham<br />

la foi et la santé dans le cas <strong>de</strong>s Inuits et il s’agit d’une question qui mériterait <strong>de</strong> faire l’objet d’une étu<strong>de</strong><br />

prochaine.<br />

Pour pouvoir ai<strong>de</strong>r quelqu’un, il f<strong>au</strong>t arriver à partager une vision commune <strong>de</strong> ce qui est à l’origine <strong>de</strong> cette<br />

peine, sa c<strong>au</strong>se initiale. Avoir une conception commune du tr<strong>au</strong>matisme, comme <strong>de</strong> toute <strong>au</strong>tre expérience<br />

vécue marquante, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que les <strong>au</strong>tres soient disposés à écouter attentivement la personne touchée et à<br />

agir comme il convient, à reconnaître et à accepter la gravité <strong>de</strong> ce qui s’est passé. Si le souffrant a l’impression<br />

d’être seul avec sa peine et ses perturbations, sa capacité <strong>de</strong> parler ouvertement et <strong>de</strong> générer <strong>de</strong>s conditions<br />

propres à son rétablissement sera minée. Dans le cadre du modèle présenté dans cette étu<strong>de</strong>, ceux ayant eu<br />

le courage <strong>de</strong> parler ouvertement et en public <strong>de</strong> leurs expériences personnelles ont exercé une influence<br />

importante sur les <strong>au</strong>tres repliés sur eux-mêmes, restés silencieux et portant le far<strong>de</strong><strong>au</strong> <strong>de</strong> leurs pensées.<br />

Les moyens qu’on fournit <strong>au</strong>x gens pour les ai<strong>de</strong>r à parler, peut-être en les amenant à se confier par écrit<br />

ou à faire part <strong>de</strong> leur histoire <strong>de</strong> souffrance et <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> par d’<strong>au</strong>tres façons, sont utiles en ce sens qu’ils<br />

permettent <strong>de</strong> développer <strong>de</strong> la documentation sur le rétablissement visant à faciliter la prise <strong>de</strong> conscience<br />

d’<strong>au</strong>tres personnes. Cependant, on se doit d’agir avec circonspection à cet égard, <strong>de</strong> ne pas entrer en action<br />

trop rapi<strong>de</strong>ment ou sans réflexion suffisante sur les répercussions possibles <strong>de</strong> la divulgation, du fait que ces<br />

pério<strong>de</strong>s d’épanchement peuvent être suivies d’une réapparition <strong>de</strong> la peine. Dans certains cas, l’environnement<br />

sûr d’un atelier avec un petit groupe est le moyen le plus adapté pour faire ce partage initial d’expériences.<br />

Des récits <strong>de</strong> vie relatés, il reste l’impression que la personne souffrante se sent emprisonnée, paralysée ou<br />

incapable d’avancer et d’accepter son passé. En effet, ceux qui souffrent trouvent vraiment difficile d’arriver à<br />

accepter ou à reconnaître les c<strong>au</strong>ses premières d’une telle peine. Ces personnes peuvent également se montrer<br />

très réticentes à parler <strong>de</strong> ce qu’elles vivent. Par conséquent, il peut être particulièrement difficile pour certains<br />

<strong>de</strong> s’apercevoir que d’<strong>au</strong>tres vivent dans la peine alors qu’ils supposent que tout va bien, n’ayant rien entendu<br />

soutenant le contraire. C’est une <strong>au</strong>tre raison pour laquelle il importe d’établir <strong>de</strong>s environnements soci<strong>au</strong>x<br />

capables d’apporter du soutien, qui ne sont pas menaçants, encouragent les gens à parler franchement ou même<br />

juste à écouter les <strong>au</strong>tres sans craindre d’être attaqués. Il est essentiel d’avoir <strong>de</strong>s endroits où on peut aller passer<br />

du temps avec d’<strong>au</strong>tres afin <strong>de</strong> favoriser le processus <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> dans une commun<strong>au</strong>té. En reconnaissant ces<br />

postulats <strong>de</strong> base, bien <strong>de</strong>s personnes ayant participé à cette recherche ont fait ressortir <strong>de</strong>s activités que leur<br />

groupe <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> organise et <strong>au</strong>xquelles elles s’adonnent dans l’optique du développement <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong><br />

milieu social propice à la réflexion et à l’expression <strong>de</strong> la population. En fait, ce modèle reproduit <strong>de</strong>s milieux<br />

soci<strong>au</strong>x normatifs où <strong>de</strong>s activités importantes dans la vie quotidienne sont accomplies <strong>au</strong> sein et pendant la<br />

rencontre thérapeutique. Des personnes centrant leurs efforts sur <strong>de</strong>s tâches manuelles comme la couture,<br />

la fabrication <strong>de</strong> filets, la construction et la réparation d’objets ou <strong>au</strong>tres seront plus disposées à exprimer<br />

leurs idées, <strong>au</strong>ront plus d’aisance à répondre <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres que si elles étaient inoccupées. L’accent mis sur <strong>de</strong>s<br />

espaces <strong>de</strong> partage confortables est <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> importance et donne du poids <strong>au</strong>x observations généralisées<br />

que les ressources à l’appui <strong>de</strong>s diverses activités sociales dans et à l’extérieur <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té contribuent<br />

à la <strong>guérison</strong>, même si elles ne sont pas formellement conçues comme activités <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Dans la même foulée, il y a <strong>de</strong>s distinctions importantes relativement <strong>au</strong>x approches <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> adressées<br />

<strong>au</strong>x hommes et <strong>au</strong>x femmes et on se doit <strong>de</strong> les considérer dans le développement <strong>de</strong> « meilleures pratiques ».<br />

D’après les opinions émises, il semble que les femmes se sentent plus à l’aise dans le cadre d’activités à l’intérieur,<br />

contrairement <strong>au</strong>x hommes, et que les approches <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> adoptées témoignent <strong>de</strong> cette différence. Les<br />

hommes sont plus enclins à chercher <strong>de</strong>s possibilités d’activités à l’extérieur <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té, en compagnie<br />

<strong>de</strong> quelques personnes seulement. Dans ce cadre éprouvant physiquement qu’est celui <strong>de</strong>s déplacements (sur<br />

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