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La guérison autochtone au Canada - Fondation autochtone de ...

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Ouvrir la voie <strong><strong>au</strong>tochtone</strong> <strong>au</strong> mieux-être dans le Nord du Manitoba :<br />

Le Pisimweyapiy Counselling Centre<br />

et la <strong>guérison</strong>. D’ailleurs, le personnel du PCC a fait état que neuf gardiens du calumet traditionnels et six<br />

animateurs <strong>de</strong> la suerie provenant <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té sont à emploi du Medicine Lodge uniquement pour<br />

remplir ces fonctions.<br />

<strong>La</strong> signification accordée à l’appartenance <strong><strong>au</strong>tochtone</strong> (à l’aboriginalité) telle que l’ont exprimée les clients<br />

interviewés doit être interprétée dans l’optique <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té, en fonction <strong>de</strong> certaines formes <strong>de</strong><br />

connaissance, <strong>de</strong> participation et <strong>de</strong> pratique culturelles <strong><strong>au</strong>tochtone</strong>s qualifiées <strong>de</strong> sporadiques par les membres<br />

du personnel du Medicine Lodge, mais qui servent tout <strong>de</strong> même d’indicateurs d’une i<strong>de</strong>ntité réelle et d’un<br />

bien-être holistique. Il n’est donc pas étonnant que l’absence <strong>de</strong> tels indicateurs dans la vie d’une personne<br />

est souvent le signe d’un besoin d’information, d’orientation et <strong>de</strong> <strong>guérison</strong>.<br />

Expériences <strong>de</strong> placement en milieu substitut : Dans le cas <strong>de</strong>s clients interviewés, l’expérience directe <strong>de</strong><br />

la scolarité obligatoire <strong>de</strong>s pensionnats, du placement familial ou <strong>de</strong> l’adoption n’est pas ressortie comme<br />

caractéristique; six <strong>de</strong> ces répondants ont nié avoir été pris en charge sous l’une ou l’<strong>au</strong>tre <strong>de</strong> ces formes <strong>de</strong><br />

placement. Les <strong>de</strong>ux plus âgés sont les seuls parmi les clients interviewés à rapporter la fréquentation d’un<br />

pensionnat (respectivement quatre ou cinq ans pendant leur adolescence) et <strong>de</strong>ux <strong>au</strong>tres répondants ont<br />

indiqué que l’un <strong>de</strong> leurs parents ou les <strong>de</strong>ux avaient fréquenté le pensionnat. Trois <strong>au</strong>tres clients ont dit<br />

avoir été placés en famille d’accueil, <strong>de</strong>ux une seule fois chacun pendant environ trois mois <strong>au</strong> début <strong>de</strong> leur<br />

adolescence et le troisième pendant trois mois à la fois, <strong>de</strong>ux fois par année, jusqu’à ce qu’il soit adopté par<br />

une famille <strong>de</strong> première nation à l’âge <strong>de</strong> douze ans. Ce <strong>de</strong>rnier client est le seul cas d’adoption rapporté dans<br />

le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Par contre, les membres du personnel du PCC <strong>au</strong> complet ont indiqué qu’ils avaient<br />

connu l’expérience du placement en milieu substitut, soit la fréquentation du pensionnat ou, dans un cas, la<br />

détention judiciaire à un établissement d’éducation surveillé pour adolescents. Bien que l’expérience directe<br />

du régime <strong>de</strong>s pensionnats soit généralement associée <strong>au</strong>x membres plus âgés <strong>de</strong> la commun<strong>au</strong>té (cette<br />

possibilité étant écartée vu le jeune âge <strong>de</strong>s adultes ayant participé à l’étu<strong>de</strong>), il semble toutefois manifeste<br />

que les activités du PCC ont mobilisé dans les premières années du programme bon nombre <strong>de</strong> Survivants<br />

<strong>de</strong>s pensionnats.<br />

À compter <strong>de</strong> la fin du dix-neuvième siècle, environ 100 000 enfants <strong><strong>au</strong>tochtone</strong>s dans l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

nation ont été enlevés <strong>de</strong> leur foyer et admis dans <strong>de</strong>s pensionnats dont le but était d’assimiler les enfants<br />

<strong>de</strong> Premières nations à la société eurocanadienne dominante. Les pensionnats étaient <strong>de</strong> façon générale <strong>de</strong>s<br />

institutions inhospitalières, du moins pour la plupart <strong>de</strong>s enfants <strong><strong>au</strong>tochtone</strong>s, et ils accordaient une large<br />

place à l’apprentissage par mémorisation. L’instruction religieuse chrétienne, <strong>de</strong> même que la préparation <strong>au</strong>x<br />

trav<strong>au</strong>x agricoles et <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x domestiques, tous ces apprentissages étaient soutenus par <strong>de</strong>s occupations<br />

quotidiennes enrégimentées et <strong>de</strong>s punitions corporelles sévères. Comme dans d’<strong>au</strong>tres types d’institutions<br />

trop <strong>au</strong>toritaires, c’était malheureusement monnaie courante que les membres du personnel commettent <strong>de</strong>s<br />

sévices et fassent l’exploitation <strong>de</strong> ces élèves à charge. À leur sortie <strong>de</strong> ces institutions, be<strong>au</strong>coup d’Autochtones,<br />

certains d’entre eux très tr<strong>au</strong>matisés, ont trouvé difficile <strong>de</strong> retourner dans leur commun<strong>au</strong>té d’origine<br />

où la vie était moins enrégimentée, souvent économiquement très p<strong>au</strong>vre, et structurée par <strong>de</strong> coutumes<br />

culturelles bien établies que les anciens élèves ne reconnaissaient plus. Par conséquent, ce triste héritage<br />

<strong>de</strong>s pensionnats a eu pour conséquence la transplantation et la perturbation <strong>de</strong> nombreuses générations <strong>de</strong><br />

premières nations, provoquant souvent un état <strong>de</strong> détresse très grave sur le plan personnel et interpersonnel,<br />

et un dysfonctionnement qu’on a désigné plus tard le « syndrome lié <strong>au</strong>x pensionnats indiens ». Par suite<br />

<strong>de</strong>s trav<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la Commission royale sur les peuples <strong><strong>au</strong>tochtone</strong>s à la mi <strong>de</strong>s années 1990, le gouvernement<br />

fédéral a tenté une réconciliation avec les citoyens <strong>de</strong> premières nations, en partie en permettant <strong>au</strong>x<br />

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