Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RWISTA STAMPA-DENTRO DE lA PRENSA-BASlN ÖZETÎ
Le Premier ministre a réclamé un renforcement important des équipes spéciales, une
unité extrêmement mobile liée à la police et dotée d'un armement lourd. Les membres
des équipes spéciales reçoivent un entraînement au combat corps à corps avec les
guérilleros. Ils participent également aux opérations contre les villages, le plus souvent le
visage masqué, et ils se seraient rendus coupables de violations des droits de l'homme,
notamment d'exécutions extrajudiciaires. Le Premier ministre a précisé que les nouvelles
recrues des équipes spéciales seraient entraînées à des méthodes proches de celles
employées par la guérilla. Pourtant, comme Amnesty International l'a signalé par le passé,
les guérilleros du PKK se livrent parfois à des atrocités. Les premiers renforts sont entrés
en action au début du mois de janvier.
Au cours des raids, les habitants des villages sont généralement rassemblés et font
l'objet de menaces et d'insultes. Leurs biens sont détruits, leur bétail massacré, et ils sont
souvent torturés. Les hommes, et dans certains cas les femmes et les enfants, sont
contraints de rester debout ou allongés sur le sol, souvent par une température glaciale,
pendant la fouille des habitations. /I semble qu'il soit devenu courant ces derniers mois
d'incendier la plupart, voire la totalité des maisons, ce qui équivaut à une expulsion forcée
des villageois. De nombreuses informations ont également fait état d'exécutions
extrajudiciaires et de "disparitions".
L'opération qui se déroule depuis le 6 janvier dans la région située à l'ouest d'Eruh
(province de Siirt) est typique: à la suite d'affrontements entre les forces de sécurité et
la guérilla, des membres de la gendarmerie et des équipes spéciales accompagnés de
protecteurs de village ont investi les villages de Taskonak, Demirbogaz, Geliosman,
Çetinkaya, Çelik et Payamli. Selon des .villageois qui ont pris contact avec Amnesty
International, Hizni Yilmaz, le frère du chef de village de Taskonak, a été appréhendé
dans une grotte où il avait trouvé refuge, et sommairement abattu ; son corps a ensuite
été jeté dans une maison en flammes. Mumtaz Kaçar, membre d'un groupe de nomades
qui faisaient paître leurs troupeaux dans le district de Taskonak, aurait été tuée alors
qu'elle tentait d'intervenir pour empêcher les gendarmes de massacrer ses animaux.
Mehmet Sait Timurtas. un berger de la région, a également trouvé la mort dans les mêmes
circonstances.
Des "disparitions" sont fréquemment signalées dans le cadre de telles opérations.
C'est ainsi qu'à la suite d'un raid mené le 23 novembre dans.le village d'Agiiii (dont le nom
kurde est Birik), non loin de Bismil (province de Diyarbakir),16 villageois ont été arrêtés et
emmenés au poste de gendarmerie pour y être interrogés. Personne n'a revu Üzeyir Kurt
et les autorités nient qu'il soit détenu. Ahmet Çakici aurait "disparu" après avoir été arrêté
le 8 novembre 1993 au cours d'une opération menée contre le village de Çitlibahçe, situé
à proximité de Hazro (province de Diyarbakir). Huseyin Ugurlu, un père de huit enfants
originaire de la ville d'Altinova, non loin de Mus, a été sauvagement battu par des
gendarmes en présence de plusieurs dizaines d'habitants de la ville: cet homme a
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