Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

LE FLGAHO - 2:1 janvit.[. ] 1)1);1.
L'assassinat de quatre Kurdes à Berlin
.@ Procès et diplomatie.
En marge de la comparution des terroristes présumés,
Bonn et Téhéran discutent notamment du sort d'un ingénieur allemand,
condamné à mort et détenu en Iran.
BERLIN:
Jean.Paul
PIeAPER
.Peu après l'ouverture du
procès de Berlin contre trois
Libanais et un Iranien accusés
;d'avoir assassiné quatre per-
'sonnalités du Parti kurde en
'exil (DKP), l'Iran avait fait un
:geste, libérant un homme'd'affaires
allemand Gerhard Bachmann,
emprisonné à Téhéran
le 9 octobre pour" contacts
:i1Iégaux avec l'armée ".
Mais le régime des mollahs
conserve une meilleure carte :
l'ingénieur Helmut Szimkus,
59 ans, condamné à mort
en 1992' pour " espionnage en
i'aveur de /'Irak ". Le 13 mai
1993, le chancelier Kohl téléphonait
à son sujet au pré sidel'lt
Rafsandjani. Le 14 janvier
'dernier, le ministre des Affaires
étrangères, Klaus Kinkel,en
'parlait à Bonn avec le dirigeant
iranien Mohammed DjawadLaridjani.
L'Allemagne aurait obtenu
l'assurance que son res-
.sortlssant pourrait être gracié,
voire relâché, bien que la Cour
suprême de Téhéran eût
confirmé la sentence de, mort,
début janvier.
, Apparemment, les tracta- .
.tions vont bon train. Fin
,avril 1993, Bonn reCevait une
délégation iranienne conduite
par Hassan Rohani, vice-président
du Parlemeot Ce dernier
est me'mbre aù' Conseil supérieur
de la !iécuritéiranienne, '
qui décide du sort des opposants.
Quatre jours après cette
visite, les Allemands an non- :
çaient la libération de l'un des!
~deux terroristes chiites détenus'
à Francfort. Abbas Hamadé fut
relâché effectivement en
août 1993, après sept anS de
détention. Les Américains
s'opposent à la remise en liberté
de son frère, Mohammad,
qui a tué un « marine"
lors du détournement d'un
avion de la TWA.
« Pour des raisons humani.
taires, je suis prêt à parler au
diable ", déclarait Bernd
SChmidtbauer, questionné par
le Parlement allemand. En
juin 1992, il avait obtenu la li- :
bération des deux otages alle-'
. mands du Liban. Plus récemment,
M. Schmidtbauer a été
pris à partie par les Britan.'
niques qui l'accusaient d'avoir
négocié avec le chef des services
de renseignements iraniens,
Ali Fallahian. Ce dernier
est venu discuter à Bonn; début
octobre, avec les services
allemands et M. Schmidtbauer,
ce qui constitue, aux yeux des
Anglais, une entorse à la déci-.
sion de la CEE prohibant le
dialogue avec Téhéran tant
que ne sera pas levée la
condamnation à mort de l'écrivain
Salman Rushdie.
M. Schmidtbauer soutient que
Fall!lhian n'a pas co",mandité
directement l'attentat contre
les opposants kurdes.
Enquête minutieuse
Affirmation contestable, selon
l'éditeur de Terrorisme/Extrémisme
(1), Matthias
, Mletzko, au vu du dossier
achevé le 28 août 1993 par la
« Soko Mykonos" (2) de la police.
Cette enquête minutieuse
précise que trois des accusés,
Darabi, Rhayel et Amin, appartenaient
au Hezbollah et se
connaissaient depuis plusieurs
années. Rhayel et Amin auraient
été entraînés comme nageurs
de combat. Darabi était,
selon la police, membre des
services secrets iraniens Vevak
et des Pasdaran, les « gardiens
de la révolution " .
Les inspecteurs avaient découvert,
à trois kilomètres du
restaurant Mykonos, la BMW
qui servit à la fuite, après que
Rhayel et probablement Amin
eurent tiré 26 coups de feu sUr
les quatre dirigeants kurdes.
Un troisième homme, un certain
Shariff, en fuite, avait participé
à l'attentat. Dans le véhicule,
on trouva des cagoules et
les deux armes, un pistolet~mitrailleur
Uzi et un 7.65 espagnol
Llama Especial. Ce revolver,
sur lequel on a relevé le
empreintes de Rhayel, avait
été exporté à Téhéran par son
fabricant en 1972, pour les,
« Imperial Ground Forces" du
chah.
Le laboratoire de la police a
constaté que le silencieux prov'enait
du même atelier que
ceux saisis après les assassi-
'nats de deux anciens pilotes
iraniens, Ali Mohammadi à
Hambourg en 1987 et Bahman
Javadi à Chypre en 1989. La
BMW avait été achetée à Berlin
sous un faux nom, quaire
jours avant l'attentat, par un Libanais,
Ali Dhakil Sabra.
. D'après l'enquête, Amin,
Rhayel et Sabra étaient arrivés
en Allemagne en décembre
1989, 'demandant
l'asile politique. Leur chemin
passait pa~ Damas, Athènes et
Budapest, où ils se séparèrent
pour gagner l'Allemagne via
l'Autriche.
Toujours selon les enquêteurs,
Amin et Rhayel changèrent
plusieurs fois de domicile.
Ils furent arrêtés pour vol et
pour usage de faux papiers,
puis relâchés. Darabi les
convoqua chez lui à Berlin, le
12 septembre 1992, puis à
nouveau à une autre adresse,
dans un foyer d'étudiants, avec
Sabra, Sharif, Haidar et Mohamed,
chargés de la logistique.
Ces quatre derniers ont ,disparu,
probablement. al) Liban,
le dernier, Iranien, à Téhéran.
Ils ne se souciaient guère d'effacer
les indices, certain.s peutêtre
qu'une organisation influente
se chargerait de les
rapatrier .
J••P. P.
FIN
(Lire également nos éditions
d'hier)
(I) Berliller SIr. /09. D /4542
Werder/Hal'el.
(2) Soko: abrùialilm de " SOI/der
kommission », commissio1l spéciale.
1\. F. P. - :\:':"1\('" FralH'" Pn'",' -1\. F. P. - '\:':"IH'I' FralItT Pn'"",' -1\. F. P. - .b'I\I'(' Fral\('(' Pn'~s(' -1\. F. P. -
FRA006.3.,3.G 04'+9 /AFP-:GN55 .
AFP-MATIN-Actualité flt4
SAMEDI 2~JANVIER -
-----PATRICK DEVEDJIAN DEMANDE DES IIECLAIRCISSEMENTS II SUR U~ L.ISTE
D'OPPOSANTS KURDEè DE TURQUIE. +Le député RPR Patrick Devedjian demande, dans
une iMtervie~' publiée hier par le journal La Croix, des éclaircissements sur
l'aff~i~e de la liste d'opposants kurdes vivant en France et qui aurait été
remise à la police turque. Le peuple kurde subit "une répression extrêmement
sauvage", a-t-i J. en outt~e déclat~é.
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