Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RwISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ
ENTRETIEN
Tourner «Un chant pour Beko»
n'a pas été une mince affaire
La douleur du peuple kurde a imposé à Nizamettin Ariç une œuvre manifeste.
Mais en Arménie, l'accouchement du film n'a pas été une partie de plaisir.
.,S
- Comment avez-vous produit «Un
chant pour Beko»?
- Ce fut une lutte terrible. Trois années
de recherche d'argent et de mendicité
qui m'ont épuisé. Heureuse-
.ment, le temps efface les désagréments
de la mémoire et on ne se souvient que
des bons moments.
- Où avez-vous.fiImé?
- La partie centrale a été tournée en
Arménie. qui est en guerre contre
l'Azerbaïdjan. Mais ce pays l~iss.e,
aussi ses Kurdes vivre en paix. Coris~
tater que la cohabitation est possible,
nous a donné beaucoup de force.
- Comment s'est déroulé le tournage?
- Certains jours, nous ne trouvions rii
pain ni benzine, malgré nos dollars.
Nous étions dans le meilleur hôtel du
pays, mais il était impossible de téléphoner
d'un étage à l'autre. Le camion-caméra
arménien que nous
avions loué consommait quarante litres
au cent et le camion-générateurun
peu plus. On faisait le plein. une heure
plus tard, les réservoirs étaient vides.
Selon certaines rumeurs, les chauffeurs
buvaient l'essence! Les lieux de
tournage étaient très .éloignés les uns
des autres et. comme nous étions en
montagne, le chemin n'était pas prévu
pour nos camions: on a pratiquement
dû construire la route. On a tourné
dans ce chaos avec une équipe technique
des 'studios arméniens qui travail-'
lait déjà sous l'ancien régime soviétique.
Ils n'avaient pas l'habitude de
tourner des longs-métrages en deux
mois. Notre rythme l~ur posait de gros
problèmes. C'est bien simple, on reconnaît
tout de suite les Arméniens
sur les photos de plateaux: ce sont
ceux qui sont assis ou en train de dormir.",
Nous voulions également prend~è
l}nsop direct. Mais tous les aprèsmièli,
les Qays.anskurdes venaient avec
leur tracteùnÎssister, au tournage. Je
devais toujoUf~huflerén atlemand,en
russe, en arménieri efen kurde' pour
obtenir le silence, Et puis. je itai pas
pu visionner 'un seul rush de .tout le
tournage. Je n'avais aucun contrôle. et
ce n'est qu'en Allemagne que j'ai enfin
regardé notre travail.
- D'où viennent les enfants?
- Il y a 21 villages kurdes en Arménie.
Je me suis rendu dans toutes les écoles.
les jardins d'enfants. Je cherchais notamment
un petit garcon capable d'interpréter
le chant du peuple kurde
qu'on entend dans le film. Je les ai tous
auditionnés.
- Connaissaient-ils cette chanson?
- Oui.
- Vous avez réalisé le film, vous
jouez le premier rôle et vous avez
aussi imaginé les costumes ... Où
avez-vous appris les métiers du
cinéma?
- Chez ma grand-mère!
- Mais encore...
- J'ai été acteur en Allemagne. J'ai
aussi composé des musiques de films,
je suis chanteur et j'ai fait du théâtre.
Mais «Un chant pour Beko» est mon
premier véritable travail de réalisateur.
- Avez-vous montré tout ce que
vous vouliez dans «Un chant pour
Beko»?
- Non, j'ai encore plein d'idées. Mes
prochains films pourraient se situer à
un autre niveau. Mais toujours avec
des Kurdes ou en tout cas avec l'âme
kurde. C'est ce que je connais le
mieux. PROPOSRECUEILLISPAR
VINCENT BORCARD
Voir également notre édition du 14 février.
Salle Michel-Simon, dimanche à
20 h, .
A. F.P. - A!,!t"IU'(' FnllU't' Pn'sst" -A. F. P. - \~t'II('t' F!'lIIll'!" PI't'~St' -1\ .F.P. - :b"IH'p. Fnllu't' PJ't'~s!"-A.F.P. -
FRA0224 4 I 01&1 TUR /AFP-EQI3
TI.wqIlie-KI_wde~.
19 rebelles tués dans Iln accrochàge dans le slld-est de la Turqllie
ANKARA, 12 fév (AFP) - Dix-nellf rebelles et Iln policier ont été tués lors
d'un accrochage entre forces de l'ordre et militants du Parti des Travailleurs
du KI.wdistan (PKK, sépat~atiste) vendt~edi soit' à ~~}op~: ..(.P}:~s,. de la ft~ontièt~e
turco-irakienne), a-~-on appris samedi de sOllrce officielle.
Un grollpe de rebelles dll PKK a attaqué des immellble~ administratifs ail
lance-roqllettes mais est tombé dans 'Ilne embllscade tendue par les forces de
l'ordre, selon la sllper-préfecture de Diyarbakir (sud-est), responsable des
provinces sous état d'urgence de cette région à majorité kurde.
Quelqlle 60 personnes ont été tllées depllis le début de février dans des
accrochages ~ans l'est et le sud-est, selon Ilne compilation effectllée par
l'AFP à partir des bilans officiels. Le bilan total de la rébellion kllrde
depuis aoGt 1984 s"lève à pIllS de 11.000 morts, dont pIllS de 3.300 civils.
YM/hc/mfo
AFP 121556 FEV 94
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