Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA
Refusant la demande d'extradition
STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi
présentée par la Suisse
La France renvoie à Téhéran deux Iraniens
suspectés d'assassinat politique
Invoquant son «inttlr~t natio~al»~ la Fr~~ce a ~efustl ~'extrader vers la
Suisse deux Iraniens suspecttis d avo" panlclp~ à. I.assassmat, en 19~O,. du
frère de Massoud Radjavi, dirigeant des Moudjahldmes du peuple, pflnclpal
mouvement d'opposition armée au rtigime iranien.. Les deux suspects ont tité
expulstis, mercredi 29 dticembre, vers t'ran. La ~U1sseva élever une protesta-
.tion auprès du Quai d'Orsay. La «surprtse» est d auta~t plus fJran~e.que, selon
le dtlpanement ftldtlral de justice et police, Berne avaIt apprt~ offIcIellement le
18 novembre dernier que l'extradition des deux hommes avaIt titti approuvée.
« Intérêt
national »
POUR annoncer des décisions
impopulaires ou embarrassantes,
les gouvernants ont la
fâcheuse habitude de choisir les
périodes de vacances, notamment
celles des fêtes de fin
d'année, lorsque l'attention de
l'opinion publique et de la classe
politique est supposée quelque
peu distraite.
Publié tard dans la soirée de
jeudi 30 décembre, le communiqué
de Matignon révélant que
les deux Iraniens recherchés en
Suisse pour un asssssinat politique
ne seront pas remis aux
autorltéa helvétiques - on
apprendra peu après qu'ils ont
été purement et simplement
renvoyés chez eux - traduit un
embarras manifeste. Evoquant
seulement «des raisona liéea •
l'Intérêt national», Il avertit qu'
Moi,
\4EUR'E:USEME~~
J\l-\~Bire À
lO~DRESH'
«aucun commentaire supplémentaire
ne sera fait sur cette
affaire».
CERTES un gouvernement
démocratique peut revendiquer
une marge de manœuvre et de
secret afin de défendre
1'«Intérêt national It. Mais la raison
d'Etat a dea Iimitea, aurtout
quand cet Intérêt n'est paa trèa
clair et quand il y va de la réputation
nationale. Car la France,
donne la pénible Impresaion
d'avoir préféré aatiafaire l'Iran
plutôt que la Suisse par crainte
de représailles.
On connait depuis longtempa
lea méthodea du régime lalamlate
de Téhéran qui ne
rechigne pas à recourir directement
ou indirectement au terrorisme,
en particulier pour se
débarrasser de ceux qui s'opposent
à une «révolution It ne
connaissant pas de frontières. Il
ne fait guère de doute que lea
deux lranlena accusés en Suisse
d'avoir liquidé un opposant
notoire agisaaient pour le
compte 'dea dirigeants de Téhéran.
Comme les auteurs de l'assassinat,
en France, de Chapour
Bakhtiar, ancien premier ministre
du Chah.
EN novembre, la presse iranienne
avait vivement dénoncé
le séjour en France de la femme
du chef des Moudjahidines du
peuple, prinçipal mouvement
d'opposition armé au régime
islamique, ainai que la ~nue à
Strasbourg de Salman Rushdie.
Et deux attentats commis à
Téhéran devant l'ambasssde de
France et les bureaux d'Air
France ressemblaient fort à l'un
de ces avertissements dont
l'Iran des ayatollahs est coutumier.
la protection des citoyens
français, qui n'ont pas oublié la
sanglante vague d'attentats en
1986 dans leur pays, est bien
sOr à considérer. Une tension
avec l'Iran est sans doute beaucoup
plus dangereuse qu'avec la
Suisse. Mais de là à se déconsidérer
... Donner le sentiment de
céder devant la menace du terrorisme
n'eat certainement pas
le meilleur moyen de le combattre.
• TERRORISME. l'ombre des
attentats qui ont visé des opposants
iraniens en France, mais
~ussi dans d'autres pays, a tou-
JOurspesé sur les relations entre
la France et l'Iran. Celles-ci
n'ont jamais été totalement
assainies, même après le rétablissement
des relations diplomatiques
en 1988.
• TENSION. les relations entre
Paris et, Téhéran ont connu une
nouvelle tension en novembre à
la suite de l'arrivée en France
de l'épouse de Massoud Radjavl,
chef de l'organisation des
Moudjahldlnes du peuple, principal
mouvement d'oppositiOll au
régime Iranien.
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