Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Pasqua s'acharne contw! les Kurdes. A Zad Dere, porte-parole en France de la lutte du peuple
kurde, est assi'gné à résidence et menad trexpulsion.
Les avocats des Kurdes emprisonnés
après la rafle du 18
novembre avaient prévenu : la
répression allait se poursuivre
contre les responsables des associations
kurdes. C'est maintenant au
tour du porte-parole du Centre d'information
du Kurdistan, Azad
(Gulabi) Dere, d'être assigné à résidence,
à Saint-Juery, dans le Tarn.
Aza.d est aussi sous le coup d'un
arrêté d'expulsion pris le 30 décembre
par Pasqua. Le motif invoqué?
« Au sein de ce mouvement, dont la
dissolution a été prononcée (... ), il
est notamment responsable des relations
extérieures et qu'à ce titre il
entretient des contacts sur le territoire
national avec des puissances
étrangères (sic). » Le reste est plus
banal : accusations de violence et de
terrorisme, donc « l'expulsion de cet
étranger constitue une nécessité
impérieuse pour la sûreté de l'Etat,
(... ) urgence absolue».
Aza.d est un jeune homme (il retern
son vingt-troisième anniversaire
dans dix jours), réfugié politique tout
à fait en règle et disposant d'ailleurs
d'un titre de séjour jusqu'en 2003,
qui animait le Comité du Kurdistan,
dissout par le Conseil des ministres
le 1er décembre dernier. A ce titre, il
est bien connu de nombreuses pérsonnes
et organisations qu'il rencontrait
régulièrement. D'ailleurs, au
moment de son envoi forcé à Saint-
Juery, il accompagnait une délégation
de responsable kurdes (un député
du parti DEP, le maire de la
ville de Kozluk, un journaliste du
quotidien Ozgür Gundem) de
Turquie. Ceux-ci étaient venus expliquer
ici la sale guerre que mène
l'Etat turc contre leur péuple et les
menaces qui pèsent sur le quotidien
Ozgur, dont les journalistes sont régulièrement
victimes d'attentats perpétrés
par des « escadrons de la
mort» que dénonce l'association
Reporters sans frontières.
C'est cela que Pasqua fait payer à
Azad, soumis à la même péine que
d'autres porte-parole de la lutte
kurde : Rojin, une jeune fille de dixhuit
ans, assignée à résidence depuis
deux mois dans les Deux-Sèvres, et
Hasan Salikara, assigné à résidence
chez lui, à Saint-Ouen. Rojin, Hasan,
Aza.d passaient leur temps à expliquer,
traduire, raconter la répression
au Kurdistan, les bombardements, la
guerre. Ils sont maintenant baillonnés,
menacés d'expulsion.
L'Etat et la police française n'hésitent
pas à placer en danger de mort
ces militant( e)s et leur famille proche
ou lointaine demeurant en
Turquie, puisqu'il est maintenant
prouvé que la liste des militants
kurdes arrêtés lors de la rafle du 18
novembre, dite opération « Rouge-
Rose » dans le jargon pasquaïen, a
été transmise à la police. C'est une
manifestation supplémentaire de
cette collaboration avec le gouvernement
turc et sa salle guerre, qui se
traduit aussi par la vente d'armes et,
notamment, d'avions de guerre et
d'hélicoptères dont on sait le rôle
qu'ils jouent dans les tueries au
Kurdistan. Tout se tient. Pasqua affirme
sa sympathie pour le péuple
kurde mais pourchasse impitoyablement
ses représentants et emprisonne
les militant( e)s qui se dressent
contre la terreur de l'Etat turc. C'est
contre cela que se mobilisent les associations
et organisations qui ont
lancé une campagne demandant la
libération des emprisonnés et la levée
des assignations à résidence, l' annulation
de la dissolution des associations.
Elles préparent des initiatives
pendant la manifestation du 5
février et font circuler une pétition
dans ce sens.
Il faut soutenir Azad et ces
camarades!
AR.
* Messages de protestation au
ministère de l'Intérieur, place
Beauveau 75800 Paris, avec double
au MRAP, 89, rue Oberkampf
75011 Paris.
Fax Aza.d : (16) 634501 69
2 - ROUGE N° 1574 - 27 JANVIER 1994
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