Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKAÇAPÊ~RNISTA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETi
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Ankara Première femme à diriger un gouvernement dans l'histoire i,
de la Turquie, T.ansu Ciller.connaît ses premières difficultés.SurIe front écono- ~.
mique, inflation, dévaluation et échec des privatisations ont terni son image .'!:
d'économiste moderne. La manière forte utilisée contre la guérilla des sépara- .~
tistes kurdes n'a guère produit de résultats. Les islamistes devraient en profiter;
lors des élections municipales du 27 mars prochain
LATVR
VIE
--
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
élections donnent des Lel:l
couleurs aux villes de
Turquie. Le 27 mars prochain,
le pays élira ses maires et
des banderoles etfanions rouge
vif couvrent déjà les rues des
.emblèmes des formations rivales.
Sur le terrain comme dans
les programmes de la douzaine
de chaînes de télévision (cinq
publiqües, sept privées), lacam~
pagne bat son plein, mobilisant
les états-majors nationaux. La
portée de ce scrutin dépasse en
effet largement son niveau local.
L'avenir politique du premier
ministre Tansu Ciller en
dépend.
. Première femme à diriger un
gouvernement dans toute l'histoire
de la Turquie, cette économiste
au profil moderne présente
un sombre bilan :
l'économie turque est menacée
par l'hyperinflation et par un
pesant endettement public.
Tansu Ciller n'a en outre aucun
progrès à faire valoir dans la
. lutte contre la guérilla sécessionniste
du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) qui
sévit dans le sud-est du pays. La
manière forte utilisée depuis
huit mois n'a pas porté de coup
décisif à la rébellion et a empêché
toute ouverture politique.
Au-delà du sort du premier
ministre, les élections 'pourraient
provoquer unerecomposition
de la coalition conservateurs-sociaux.,démocl'lltesau
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IMMOBILE
pouvoir depuis plus de deux
ans. S'ihéalise un bon résultat,
leParti de la mère patrie (centre .
droit), aujourd'hui dans l'opposition,
exigera des élections législatives
anticipées.
Les Islamistes
bien placés
A Istanbul, mégapole de
10 millions.d'habitants et capitale
économique du pays, le
scrutin municipal pourrait en
outre sonner le tocsin pour les
partis traditionnels, Le Parti de
la prospérité, islamiste, est bien
placé pour emporter .au moins
une douzaine des 33 mairies
d'arrondissement. Critiquant
la corruption de la classe politique,
la paralysie de l'administration,
la dépendance de la
Turquie à l'égard de l'Occident;
son discours fait mouche auprès
d'un électorat confronté en permanence
aux dysfonctionnements
du système.
Pour obtenir son raccordement
au réseau téléphonique
d'Istanbul après un déménagement
de quelques centaines de
mètres, Nükte, une jeune cadre,
aura d.û s'absenter quatre
après-midi de suite pour enfin
voir 81TÎverchez élle les techniciens
de la compagnie nationale.
DeS coupures d'eau de
.vingt-quatre heures affectent
chaque semaine la métropole.
Les collectivités locales sont
elles aussi dans l'impasse. n
n'existe pas de fiscalité locale en
Turquie et les mairies dépendent
donc des prébendes du
pouvoir central. Décidée à mener
rapidement un programme
de grands travaux, la mairie .
d'Ankara a dû emprunter sur
les marchés internationaux.
« Si je veux' construire un
pont pour améliorer la circulation,
je dois attendre le feu vert
de l'administration centrale,
soupire Atay Aktug; maire de
Trabzon, principal port turc sur
la mer Noire. La répoil8e peut
prendre des mois. »
Adapter
le kémallsme
En course pour un second
.mandat, cet architecte a rejoint
le Parti républicain du peuple, .
créé par le père de la Turquie
moderne, Mustapha Kemal, Récemment
réactivée après douze
ans de sommeil, la formation se
présente comme la véritable héritière
du kémalisme (1), doc- .
trine qui forme toujours le socle
idéologique du régime. Pourtant,
le maire de TrabzoD.admet
la nécessité de changement radicaux
et coIistitutionnels. .
Administration vieillotte,
omniprésence de l'armée dans
la définition des grandes orientations
du pays, faiblesse de la
sphère politique en partie due à .
l'interdiction faite aux étudiants,
aux professeurs, aux
syndicalistes, d'adhérer à un,
parti... Atay Aktug, 49 ans, estimequ'il
est temps d'adapter le
kémalisme aux conditions de la
Turquie moderne. {(nf>:utpermettre
une plus grande: .;articipation
des citoyens à j \ vie publique
», affirme-t-il, en
..... prônant une VigoureUsedéœritralisation.
'
Pour autant, aucun débat sur
une réforn'le en profondeur des
institutions n'anime la campagne
électorale. Les turbulences
crééesilyaWx~uitmoisparles
partisans de la création de la
« deuxième République » tur~
que ont disparu. La classe politique
préfère jouer sur les grandes
orgues du combat armé
contre le séparatisme kurde où
elle se retrouve à l'unisson. La
lutte contre l'inflation et la corruption
constitue ses autres
leitmotive.
La persistance
du problème kurde
« La mort du président Özal
(enavril1993), qui était un véritable
agitateur d'idées, et lapersistance
du problème Jmrde ont
enrayé les chances artiiiè réforme
fondamentale, explique
l'un des .principaux commE!'ntateurs
politiques turcs. C'est .
grave. La question kurde, notamment,
qui est le problème
numéro un du pays, ne peut .
plus êJ;re résolue dans le cadre .
d'un Etat défini.comme monoethnique.
»
Débordé par une société dynamique
et gourmande, le système
se replie aujourd'hùi sur
ses tabous. Début février, deux
journalistes d'une chaîne de télévision
privée, Kanal6, ont été
convoqués par le tribunal de la
Sûreté de l'Etat à Istanbul. Lors
d'une émission où s'affrontaient
des intellectuels islamis-