Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RWISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZET;
MARC KRAVETZ
Les bizalTeries de l'Etat de droit
La semaine dernière dans
cette colonne, on faisait
état de la visite d'une délégation
parlementaire
kurdo-turque. Le but de ce
voyage était d'attirer l'attention
de l'opinion européenne
sur la situation tragique des
Kurdes de Turquie, mais
aussi de mobiliser des parlementaires,
français notamment,
en vue des élections
municipales qui doivent se
tenir en Turquie le 27 mars
prochain. Ce scrutin, qui aujourd
'hui se présente mal,
pourrait être aussi, écrivaiton,
l'occasion de montrer
qu'il existait une alternative
démocratique et politique à
l'escalade de la violence et de
la répression. Pourquoi y revenir
cette semaine? Tout
simplement parce que l'interprète
de cette délégation,
Azad Gere, un jeune Kurde
réfugié en.France, a été interpellé
la, semaine dernière
puis, à l'issue de la garde à
vue, assigné à résidence dans
le Tarn en attente d'être expulsé
de notre pays. Terroriste
darigeureux attrapé en
flagrant délit? Le ministère
de l'Intérieur ne dit rien de
tel. fi ne dit d'ailleurs rien du
tout. Cela doit relever de
l' «intérêt national» comme
dirait M. Balladur quand il
renvoie des Iraniens accusés
de meurtre à la maison.
Un intérêt national qui en
l'occurence commande de
plaire, il serait plus exact
d'écrire de complaire, à Ankara.
Car, sauf supplément
d'information, la faute -le
crime? - d'Azad Gere est
d'avoir été membre d'une association
- récemment dissoute
- qui diffuse des infor~
mations sur la situation des
Kurdes de Turquie. Serait-il,
au moins, sympathisant du
PKK? Le jeune homme s'en
défend mais on n'est pas
obligé de le croire. A-t-il
commis un délit sur le territoire
français? Oui si c'est un
délit que de traduire des documents
ou des propos, futce
de parlementaires, sur la
situation des Kurdes en Turquie.
C'est en coup cas la réponse
effective des services
de M. Pasqua. Grâce à quoi,
sauf improbable sursaut,
Azad Gere sera expulsé de
France. Et la France en sera
une fois de plus grandie.
Pourtant on n'a même pas
trouvé chez M. Gere quelques
uns de ces documents
qui vous envoie un homme
en prison, quitte à le relâcher
quelques semaines plus tard
quand on découvre que les
preuves tenues pour accablantes
accablent surtout
ceux qui les ont brandies.
n s'agit bien sûr du cas de
Moussa Kraouche dont il faut
aussi reparler cette. semaine.
Pourquoi?
L'affaire Kraouche est devenu,
par le miracle d'un
rapport de l'Inspection générale
de la police nationale,
l'affaire Robert (Patrick), du
nom de l'inspecteur de la PI
- division antiterroriste -,
sans lequel il n'y aurait peutêtre
jamais eu d'affaire du
tout. On sait que, depuis,
l'inspecteur Robert a été
muté et placardisé. Le rapport
de l'IGPN, pourtant,
n'accable pas Patrick Robert,
son comportement, liton,
ne peut être «stigmatisé»,
on lui reconna.1"tmême
le mérite d'avoir soulevé de
vrais problèmes, d'en avoir
informé sa hiérarchie
(contrairement à ce qui avait
été dit précédemment), on
regrette même que celle-ci
n'en ait pas tenu compte;
mais on reproche néanmoins
à Patrick Robert ses «méthodes
et ses investigations».
Bref, tout et son contraire.
Comme si on voulait tout à
la fois justifier la punition
sans pour autant couvrir ce
qui, en tout cas, ne peut plus
l'être. Car, même s'il faut
s'y rependre à plusieurs fois
pour comprendre de quoi il
s'agit, l'IGPN [mit par admettre
que parmi les documents
saisis chez Kraouche,
l'un d'entre eux sortait tout
droit des archives de la DST.
Bref il y a bien eu manipulation,
et même si le rapport de
la police des polices exclut
1'« introduction
malveillante», ce document
plus deux autres dont on sait
qu'ils avaient été photocopiés
sur une machine de l' administration
ont envoyé
Moussa Kraouche pour deux
mois au trou, et permis à M.
Pasqua de triompher au soir
du 9 novembre.
Bizarre, bizarre, bizarre, répondait
Raymond Barre interrogé
par Anne Sinclair sur
l' «affaire». Les bizarreries du
genre ne manquent pas en effet
dans ce pays dont le ministre
d'Etat ministre de l'Intérieur
fait profession de
«terroriser les terroristes». Et
où, entre deux rafles, on libère
deux vrais terroristes, Iraniens
il est vrai. Et au nom de
l' «intérêt national». Le
même «intérêt national» qui
vaut à Azad Gere d'être expulsé
de France et qui autorise
un commissaire de police
français à livrer à ses collègues
turcs la liste de tous les
Kurdes interpellés durant la
rafle de novembre. Et le plus
bizarre est que tout cela se
passe dans un Etat de droit.,
\. F. P. - \~!'lIl'1'Fralll'!' /ln',,!, - \.1".1). - \~I'III'l' FralH'!'/ln',,!, - \ . 1".1). - b'III'!' FralH'1'/lrl'~~" - \.1".1). -
FRA0197 4 I 0184 TUR /AFP-PW50
Turquie-Kurdes-Irak
Raid aérien turc contre un camp du PKK dans le Nord de l'Irak
ANKARA, 28 jan (AFP) - L'aviation turque a attaqué vendredi matin le camp
de Zaleh, dans le Nord de l'Irak, situé è 110 km de la frontière entre les
deux pays et qui abriterait 1.600 maquisards du Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK, séparatiste), a rapporté l'agence semi-officielle turque
Anat 0 Ii e.
Des objectifs è l' intét~ieut~du camp de Zaleh ont été "ft~appés" au COUt~s de
cette opét~ation, qualifiée de "t~éussie" pat~ les autot~ités militait~es, a
indiqué l'agence.
Le Premier ministre turc, Mme Tansu Ciller, a été informée du déroulement
de ce raid aérien vendredi lors d'une réunion au quartier général de
l'état-major général des forces armées turques, a-t-on ajouté de même source.
Le camp de Zaleh abriterait les rebelles du PKK qui avaient été délogés
des zones montagneuses du Nord de l'Irak è la frontière avec la Turquie au
cours d'une offensive de l'armée turque en octobre-novembre 1992 contre les
positions du
CE/bm/bt~
PKK, en lutte armé contre le pouvoir central d'Ankara depuis 1984.
AFP 281123 JAN 94
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