Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKAÇAPÊ~RNISTA STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖZETi
Kurdes contre Turcs à Bruxelles
Belgique - Kurdistan
Les premiers jours de cette année, Bruxelles s'est réveillée avec une
grosse migraine, pas seulement dite aux rél'eillons. Dans les quartiers
autour de la Rue Royale, Titres et Kurdes se sont violemment bagarrés.
La ~endarmerie et la police ont dû intervenir énergiquement.
• Des réfugiés kurdes dans un camp. Ils sont
sans patrie. (Photo Belga)
DES milliers "d'étrangers" vivent à
Bruxelles. Pour certains, tout va
bien. Mais ce sont surtout les gens originaires
des pays du sud de la Médi-
terranée qui ont des problèmes. Comme
beaucoup de Belges sont sans emploi,
les jeunes marocains ou turcs qui
cherchent du travail ont encore plus de
mal à en tau ver. De plus, ils ont souvent
des diplômes moins importants.
Cette détresse explique en partie pourquoi
ce sont les quartiers délabrés de
la capitale, où vivent des "immigrés",
qui connaissent le plus de problèmes.
Mais ce jour de l'an, la situation était
toute différente. À l' origine d~s émeutes,
il y avait l'arrivée de manifestants
kurdes. Ceux-ci avaient fait à pied le
chemin de Bonn (la capitale allemande)
à Bruxelles. Ils voulaient manifester
contre la répression de leurs compatriotes
en Turquie.
Les Kurdes forment un peuple ét,,!)li au
Illl'me endroit dl'rui, dl" millltT' d'années.
Ils parlent une langue iranienne
et pratiquent la religion islamique. Mais
les Kurdes sont un peuple sans État.
Par un concours de circonstances, le
Kurdistan, la région où vivent les Kurdes,
a été partagé entre la Turquie, 1'1-
Des dizaines de milliers
de réfugiés kurdes en Russie
Quelque 400 000 Kurdes
fuyant les "points chauds"
de l'ex-URSS ou d'autres
pays se trouvent actuellement
en Russie en situation irrégulière,
selon des indications fournies
dernièrement par Tariel Broev, directeur
général du Centre International
de la Culture kurde à Moscou. Environ
80% d'entre eux seraient venus
de l'Asie Centrale et du Caucase, les
autres, Irakiens et Iraniens, ayant
franchi clandestinement la frontière
tusso-azerbaïdjanaise dans l'espoir
de pouvoir transiter via Moscou à
destination d'un pays de l'Europe
occidentale. Mais une fois arrivés
dans la capitale, ils se retrouvent
tous logés à la même enseigne,
c'est-à-dire condamnés à I.a plus
grande précarité et à une absence
de statut juridique à même de les
protéger; aux yeux d'une législation
russe qui les ignore en tant que
Kurdes mais qui en revanche, à
Moscou notamment, condamne à
tour de bras pour délits de faciès les
Caucasiens et autres méridionaux,
ils ne sont pas des réfugiés, pas plus
TREMPLIN - 28 janvier 1994 ran, l'Irak et la Syrie. Dans tous ces
pays, les Kurdes forment une mif1orité*.
En soi, cela ne devrait pas poser de
gros problèmes. Chez nous par exemple,
environ 100.000 germanophones*
vivent près de la frontière allemande.
Ils forment aussi une minorité, mais
peuvent utiliser librement leur langue,
ont leurs propres écoles et tribunaux,
leur radio et même un petit parlement.
Les Kurdes ont beaucoup moins de
chance. Jusqu'il y a peu, l'État turc ne
voulait même pas accepter leur existence.
Ils étaient alors appelés "Turcs
des Montagnes".
Il leur était strictement
interdit de parler leur langue en public.
ni bien sûr à l'école ou à la radio. De
telIes discriminations déchaînent tôt ou
tard des disputes. Et parfois la situation
s'aggrave sérieusement. La violerlce
engendre la violence. C'est ainsi que
certaines régions de Turquie sont engagées
dans une véritable guerre. Cette
violence se répand parfois dans d'autres
régions où Turcs et Kurdes vivent
côte à côte, comme
chez nous.
I
AXEL BUYSE
28 JANVIER 1994 1 Jt~ I
d'ailleurs que pourla représentation
de l'ONU. Des centaines de familles
kurdes sans abris font le siège des
bureaux de M.Broev dans le centre
de Moscou, dans l'espoir qu'il puisse
régler leurs problèmes. Mais le responsable
kurde se plaint que "la
Russie ne remplit pas ses engagements
en tant que signataire de la
Convention de Genève sur les réfugiés
qu'elle a signée en 1992, car
elle ne veut même pas procurer un
logement temporaire aux réfugiés
kurdes, qui habitent pour beaucoup
d'entre eux, dans les gares et les
stations de métro.
Selon les statistiques du
Centre Culturel Kurde à Moscou,
environ 2,5 millions de Kurdes habitent
sur l'ensemble du territoire de
l'ex-URSS.
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