Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
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REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi<br />
La chronique sanglante<br />
du terrorisme pro-iranien en Europe<br />
Plusieurs affaires <strong>de</strong> terrorisme<br />
commises sur le territoire français<br />
ont affecté les relations franco-iraniennes<br />
<strong>de</strong>puis une dizaine<br />
d'années. Ces affaires, dans lesquelles<br />
se sont trouvés impliqués<br />
<strong>de</strong>s citoyens iraniens, <strong>de</strong>s militant<br />
se réclamant du régime <strong>de</strong><br />
Téhéran <strong>et</strong> parfois même <strong>de</strong>s<br />
fonctionnaires <strong>de</strong> la République<br />
islamique, ont notamment visé<br />
<strong>de</strong>s opposants au régime instauré<br />
en février 1979 par l'imam Khomeiny.<br />
Le premier visé fut l'ancien<br />
premier ministre du chah d'Iran,<br />
Chapour Bakhtiar, réfugié en<br />
France. Le 18 juin 1980, un commando<br />
pro-iranien tente <strong>de</strong> l'assassiner<br />
à son domicile, à<br />
Neuilly. La tentative échoue,<br />
mais <strong>de</strong>ux personnes sont tuées:<br />
une voisine <strong>de</strong> M. Bakhtiar <strong>et</strong> un<br />
policier. Le chef du commando,<br />
Anis Naccache, un Libanais sunnite<br />
âgé <strong>de</strong> trente-<strong>de</strong>ux ans, est<br />
arrêté avec ses <strong>de</strong>ux complices <strong>et</strong><br />
sera condamné, en mars 1982, à<br />
la réclusion à perpétuité. .<br />
Le jour <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te tentative d'assassina~<br />
un communiqué <strong>de</strong>s gar.<br />
diens oe la Révolution, diffusé<br />
par Radio-Téhéran, annonce c<strong>et</strong><br />
«acte révolutionnaire Il commis<br />
contre «le traître Bakhtiar ». Un<br />
acte qui fait suite à la décision<br />
prise le 23 septembre 1979 par<br />
un tribunal islamique.<br />
L'incarcération d'Anis Naccache,<br />
que l'op dit proche d'Ahmad<br />
Khomeiny, le fils <strong>de</strong> l'imam,<br />
va rapi<strong>de</strong>ment alourdir le contentieux<br />
entre <strong>Paris</strong> (promu au rang<br />
<strong>de</strong> «p<strong>et</strong>it Satan») <strong>et</strong> Téhéran. En<br />
vue d'obtenir la libération du<br />
Libanais, l'Iran multiplie discrètement<br />
les démarches diplomatiques<br />
auprès <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. Mais surtout,<br />
<strong>de</strong>s actions violentes sont<br />
entreprises parallèlement par <strong>de</strong>s<br />
mouvements révolutionnaires<br />
pro-iraniens. Chacun tente, à sa<br />
façon, <strong>de</strong> faire cé<strong>de</strong>r le gouvernement<br />
français.<br />
Commencéè en 1984 avec le<br />
détournement d'un appareil d'Air<br />
France, l'escala<strong>de</strong> va se poursuivre,<br />
<strong>de</strong> février à septembre 1986,<br />
par une vague d'attentats terroristes<br />
qui ensanglantent <strong>Paris</strong>. Ils<br />
sont revendiqués par un Comité<br />
<strong>de</strong> solidarité avec les prisonniers<br />
l>olitiques arabes <strong>et</strong> du Proche-<br />
Orient (CSPPA) qui réclame la<br />
libération <strong>de</strong> Naccache <strong>et</strong> d'un<br />
autre terroriste incarcéré en<br />
France, Ibrahim Abdallah, le chef<br />
<strong>de</strong>s Fractions armées révolutionnlalres<br />
libanaises lt-AKL). Dans<br />
un premier temps, les attentats<br />
sont attribués au seul «clan<br />
Abdallah », mais en mars <strong>et</strong> avril<br />
1987, la DST interpelle les membres<br />
d'un réseau pro-iranien qui<br />
semble avoir joué un rôle logistique<br />
essentiel dans c<strong>et</strong>te sanglante<br />
série, notamment en fournissant<br />
les explosifs.<br />
. D'autres .expertises perm<strong>et</strong>tront<br />
bientôt <strong>de</strong> préciser l'Implication<br />
<strong>de</strong> la «filière iranienne». Et d'aggraver<br />
du même coup, le contentieux<br />
franco-iranien. En eff<strong>et</strong> les<br />
enquêteurs français sont conv'aincus<br />
que. Wa~id Gorji, un «interprète»<br />
Iramen employé à l'am-<br />
~assa<strong>de</strong> <strong>de</strong> Téhéran à <strong>Paris</strong>, a<br />
Joué un rôle dans ces attentats <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt son audition par un<br />
juge d'instruction. Après un long<br />
bras <strong>de</strong> fer <strong>et</strong> une audition <strong>de</strong><br />
pure forme, M. Gorji sera<br />
eXPulsé~ le 29 novembre 1987,<br />
Parallè ement, le consul <strong>de</strong><br />
France Téhéran, Paul Torri, <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>ux otaBes français au Liban<br />
Jean-LOUIS Normandin <strong>et</strong> Roger<br />
Auque, r<strong>et</strong>rouveront la liberté.<br />
En mai 1988, la police pensait<br />
avoir i<strong>de</strong>ntifié le principal poseur<br />
<strong>de</strong> bombes <strong>de</strong> septembre 1986. Il<br />
s'agissait d'un jeune libanais<br />
Habib Haidarn militant du mou:<br />
vement pro-iranien Hezbollah.<br />
Finalement, Anis Naccache<br />
sera libéré, le 27 juill<strong>et</strong> 1990<br />
après bien <strong>de</strong>s tractations diplo:<br />
matiques, bien <strong>de</strong>s marchandages<br />
(au suj<strong>et</strong> du sort <strong>de</strong>s otages français<br />
au Liban) <strong>et</strong> bien <strong>de</strong>s polémiques<br />
franco-françaises entre la<br />
gauche <strong>et</strong> la droite. Un an plus<br />
tard, Chapour Bakhtiar était<br />
assassiné,<br />
Onze ans après la ten,ative<br />
manquée <strong>de</strong> Neuilly, les tueurs<br />
<strong>de</strong> Chapour Bakhtiar n'ont pas<br />
raté leur cible. Le 6 août 1991,<br />
l'ancien premier ministre du<br />
Chah tombait sous les coups <strong>de</strong><br />
couteaux d'un groupe <strong>de</strong> trois<br />
visiteurs iraniens qu'il recevaiJ<br />
dans son pavillon <strong>de</strong> Suresnes<br />
(Hauts-<strong>de</strong>-Seine) pourtant placé<br />
sous haute protection policière.<br />
Le cadavre <strong>de</strong> M. Bakhtiar<br />
n'avait été découvert qu'avec<br />
plus <strong>de</strong> trente-six heures <strong>de</strong><br />
r<strong>et</strong>ard <strong>et</strong> ce délai avait été mis à<br />
profit par les assassins pour filer<br />
à l'étranger.<br />
L'assassinat<br />
<strong>de</strong> Chapour Bakhtiar<br />
Faisant preuve d'un :imate~risme<br />
certain, fes tue,llfS a.vaient<br />
semblé semer <strong>de</strong>s indices tout au<br />
long <strong>de</strong> leur fuite. Mais la police<br />
française n'avait pas réussi à<br />
« remonter» le r<strong>et</strong>ard initial <strong>et</strong><br />
Ie,Sfuyards avaic:nt pu s'échapper,<br />
L un <strong>de</strong>s assassms présumés Ali<br />
~ad Vakili, avait cependant été<br />
mterpellé à Genève le 23 août<br />
errant dans la ville' <strong>et</strong> dormant<br />
dans <strong>de</strong>s parcs.<br />
La coopération franco-helvétique<br />
s'était alors bien passée: Ali<br />
Rad Vakili avait rapi<strong>de</strong>ment été<br />
transféré en France où il se<br />
trouve sous mandat <strong>de</strong> dépôt<br />
<strong>de</strong>puis le 27 août 1991 dans une<br />
pnson française. Les <strong>de</strong>ux autres<br />
membres du trio meurtrier<br />
Mohammed Azadi <strong>et</strong> Farqdoum<br />
A~madi Boyer, sont toujours en<br />
fUite. Inculpé pour avoir aidé les<br />
<strong>de</strong>ux Iraniens venus <strong>de</strong> Téhéran<br />
-,vakili <strong>et</strong> Azadi - à obtenir <strong>de</strong>s<br />
Visas, Massoud Hendi, ex-direc-<br />
~eur, du bureau <strong>de</strong> la télévision<br />
Iramenne à <strong>Paris</strong>, a lui été interpellé<br />
dans l'Hexagone <strong>et</strong> est<br />
écroué dans une prison française.<br />
I;n France