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STF NA MÍDIA

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la Merkel n est pas assez proeuropéenne.<br />

Le SPD est en<br />

faveur des euro-obligations,<br />

et le parti écologiste est en<br />

faveur également des euroobligations,<br />

mais aussi d un<br />

ministre des finances européen,<br />

comme le propose Jean-<br />

Claude Trichet. La gauche<br />

reproche donc à Mme Merkel<br />

de ne pas aller assez loin<br />

dans l intégration européenne,<br />

alors qu au contraire, une<br />

partie de la droite lui reproche<br />

d aller trop loin. C est<br />

notamment le cas du parti<br />

libéral.<br />

Guillaume : Comment l opinion<br />

allemande voit-elle les<br />

solutions mises en place pour<br />

aider la Grèce ?<br />

Frédéric Lemaître : Si l on en<br />

croit les sondages, l opinion<br />

est majoritairement hostile à<br />

une nouvelle aide à la Grèce.<br />

Mais les élections régionales<br />

sont ces derniers mois un<br />

succès pour les partis de gauche,<br />

qui préconisent justement<br />

d aider la Grèce. Il y a<br />

donc là une contradiction.<br />

Ce qu il faut comprendre, c<br />

est que les débats sont beaucoup<br />

plus vifs en Allemagne<br />

qu en France à ce sujet, notamment<br />

parce qu une partie<br />

de la majorité, mais aussi la<br />

Bundesbank, s opposent à<br />

certaines décisions du gouvernement,<br />

en particulier à l<br />

accord conclu entre les chefs<br />

d Etats et de gouvernements<br />

européens le 21 juillet à Bruxelles,<br />

accord qui prévoyait<br />

un renforcement du Fonds<br />

européen de solidarité<br />

financière.<br />

Mais globalement, les Allemands<br />

n aiment pas vivre à<br />

crédit et évidemment, ils sont<br />

encore plus réticents quand il<br />

s agit d aider des pays qui, à<br />

leurs yeux, n ont pas fait les<br />

efforts promis et ont même<br />

menti pendant des années sur<br />

leur situation financière.<br />

Toutoune : Certains (comme<br />

Jacques Sapir) affirment que<br />

la Cour Constitutionnelle<br />

allemande a fermé la porte<br />

aux eurobonds comme à la<br />

monétarisation directe de la<br />

dette. Si tel est le cas, quelle<br />

est la marge de manoeuvre<br />

de Mme Merkel pour sauver<br />

l eurozone ?<br />

Frédéric Lemaître : La Cour<br />

de Karlsruhe n a pas explicitement<br />

fermé la porte aux<br />

eurobonds. Elle a approuvé<br />

les décisions du 21 juillet de<br />

manière indirecte, mais a<br />

laissé entendre qu elle s opposerait<br />

à de nouvelles mesures<br />

financières en Europe<br />

avec les traités existants.<br />

La Cour de Karlsruhe dit, en<br />

gros : il faut un contrôle démocratique<br />

des dépenses<br />

publiques. Puisque l Europe<br />

n est pas une fédération d<br />

Etats, ce contrôle démocratique<br />

appartient toujours aux<br />

parlements nationaux, et<br />

donc, pour l Allemagne, au<br />

Bundestag. La Cour ajoute :<br />

si les dirigeants européens<br />

veulent davantage d intégration<br />

financière, il faut changer<br />

les traités et transformer l<br />

Union européenne en une<br />

véritable fédération démocratique.<br />

Voilà le débat.<br />

Sur les eurobonds, j ajoute<br />

que la Cour de Karlsruhe a<br />

montré dans son jugement du<br />

7 septembre qu elle est consciente<br />

de ses responsabilités<br />

politiques, et on ne peut pas<br />

exclure que si le gouvernement<br />

allemand expliquait que<br />

les eurobonds étaient économiquement<br />

indispensables, la<br />

Cour trouverait peut-être un<br />

moyen juridique de les accepter.<br />

Karlsruhe est plus<br />

souple qu on ne le croit, même<br />

s il est vrai que la Cour<br />

Constitutionnelle allemande<br />

est indéniablement la plus<br />

puissante d Europe.<br />

Canopus : Aux élections nationales<br />

de 2013, la gauche<br />

sera-t-elle affaiblie par son<br />

approbation des eurobonds ?<br />

Frédéric Lemaître : C est<br />

difficile à dire. Jusqu à présent,<br />

comme je l ai dit, la<br />

gauche ne souffre pas de son<br />

engagement pro-européen.<br />

Aujourd hui, toute spéculation<br />

à ce sujet me paraît donc<br />

hypothétique.<br />

Canopus : Un parti populiste<br />

eurosceptique aurait-il du<br />

succès en Allemagne ?<br />

Frédéric Lemaître : C est une<br />

des énigmes. A priori, oui,<br />

puisqu il y a, comme ailleurs,<br />

un certain nombre d Allemands<br />

eurosceptiques et que<br />

cette mouvance n est pas<br />

relayée jusqu à présent par<br />

un parti politique. Pourtant,<br />

force est de constater que les<br />

partis populistes, jusqu à<br />

présent, n ont pas percé. Le<br />

parti libéral essaie depuis<br />

quelques mois de capter cet<br />

électorat, et il échoue lamentablement.<br />

S T F N A M Í D I A • 2 2 d e s e t e m b r o d e 2 0 1 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P Á G I N A 2 0 3

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