Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...
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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />
Chapitre 2 – <strong>Structure</strong> et variabilité spatio-temporelle <strong>des</strong> peuplements <strong>benthiques</strong><br />
La Grande Vasière est décrite par Glémarec (1969) comme une mosaïque de faciès toujours<br />
envasés. Pinot (1974) précise que les fonds vaseux occupent la partie moyenne du plateau de part et<br />
d’autre de l’isobathe 100 m, leur surface ne représentant qu’environ le quart ou le tiers du plateau.<br />
Toujours d’après Pinot (1974), ces vases ne sont le plus souvent que <strong>des</strong> « sables vaseux » dans<br />
lesquels la teneur en pélites (particules de moins de 50 µm ; Pinot, 1974) n’atteint pas 25 %, seules <strong>des</strong><br />
dépressions particulièrement protégées pouvant accueillir <strong>des</strong> vases véritables (jusqu’à 92 % de<br />
pélites).<br />
La diminution du taux de pélites observée peut avoir son origine dans la dynamique naturelle<br />
<strong>des</strong> sédiments sur le plateau continental. Pinot (1974) indique que « le paysage du précontinent Nord<br />
Gascogne est en transformation permanente. Il n’est pas uniquement un héritage pléistocène qui<br />
s’estompe peu à peu sous un remblai vaseux, mais il y règne une vive érosion, une sédimentation<br />
active sans cesse remise en cause et <strong>des</strong> transports s’exerçant dans <strong>des</strong> directions variées et souvent<br />
contradictoires ». Ainsi, les particules fines peuvent être mises en mouvement par les déplacements<br />
d’eau à proximité du fond. Les agents de transport sont les courants et les houles, dont l’efficacité est<br />
renforcée par leur synergie. Sur le plateau continental Nord Gascogne, les courants de marée peuvent<br />
atteindre 1 m.s -1 à proximité du fond (Pinot, 1974) et sont capables, en écoulement turbulent, de mettre<br />
en mouvement les particules fines (pélites et sables fins). Sur la Grande Vasière, les courants de marée<br />
maximaux sont de l’ordre de 50 cm.s -1 , la circulation générale à plus long terme étant en générale<br />
inférieure à 20 cm.s -1 (Lazure, comm. pers.). De plus, les houles de longue période de secteur Ouest<br />
engendrent sur le fond <strong>des</strong> déplacements alternatifs <strong>des</strong> masses d’eau qui renforcent l’action <strong>des</strong><br />
courants de marée quand ils sont de même direction. Ainsi, le transport par les courants <strong>des</strong> particules<br />
fines mises en suspension par l’action combinée <strong>des</strong> houles et <strong>des</strong> courants de marée est un<br />
phénomène probablement très actif (Pinot, 1974).<br />
La variabilité de la fraction pélitique sur notre zone d’étude a déjà été mise en évidence par<br />
Delanoë et Pinot (1980a). Ils notent une <strong>évolution</strong> saisonnière de la granulométrie <strong>des</strong> sédiments de la<br />
partie centrale de la Grande Vasière où les sables peu vaseux et bien triés (dévasement hivernal)<br />
alternent avec <strong>des</strong> sables envasés mal triés (envasement estival). Ils décrivent une <strong>évolution</strong><br />
« normale » <strong>des</strong> sédiments vers un envasement <strong>des</strong> zones abritées à laquelle se surimposent <strong>des</strong><br />
dévasements brutaux. Ceux-ci surviendraient à quelques dizaines d’années d’intervalle et seraient <strong>des</strong><br />
intensifications <strong>des</strong> processus usuels de dévasement hivernal.<br />
Aucune grande zone d’accumulation de particules pélitiques n’est mise en évidence dans notre<br />
étude. Ceci suggère <strong>des</strong> transports pélitiques hors de la zone de la présente étude. Pinot (1974) indique<br />
deux <strong>des</strong>tinations pour les sédiments fins de la Grande Vasière. La première, qu’il définit de « fatal<br />
précipice d’où on ne revient pas », est l’accore. En effet, une exportation continue <strong>des</strong> particules les<br />
plus fines dépouille la plate-forme continentale de ses sédiments, tandis que l’escarpement continental<br />
et la plaine abyssale s’enrichissent. Cette première hypothèse est confirmée par Castaing et al. (1999),<br />
qui notent à la latitude de 47°N une circulation de fond orientée vers l’Ouest qui pourrait transporter<br />
les particules en suspension au niveau du talus continental. Ainsi selon Pinot (1974), cette nappe de<br />
sédiments fins en transit suffit à recouvrir de larges étendues. Mais à l’échelle du plateau continental,<br />
les apports par l’intermédiaire <strong>des</strong> rivières compensent les départs (Jouanneau et al., 1999). La<br />
seconde hypothèse est le retour <strong>des</strong> particules vers le littoral par <strong>des</strong> phénomènes « d’afflux », qui<br />
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