Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...
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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />
3<br />
Introduction<br />
Les interrogations récentes sur le <strong>fonctionnement</strong> et l’état de santé <strong>des</strong> écosystèmes de la<br />
planète ont conduit à l’adoption de conventions internationales (Rio, OSPAR, Jakarta) visant à la<br />
préservation, la gestion et l’utilisation durables <strong>des</strong> ressources naturelles.<br />
La Convention sur la Diversité Biologique, signée à Rio en 1992, définit la diversité<br />
biologique comme « la variabilité <strong>des</strong> organismes vivants de toutes origines incluant, inter alia, les<br />
écosystèmes terrestres, marins et aquatiques autres et les complexes écologiques dont ils font partie ;<br />
cela inclut la diversité au sein <strong>des</strong> espèces, entre les espèces et entre les écosystèmes ». Cette définition<br />
reconnaît ainsi deux composantes de la diversité biologique : la richesse biologique (elle-même<br />
divisée en trois niveaux : la diversité au sein et entre les écosystèmes et les habitats, la diversité <strong>des</strong><br />
espèces et la variation génétique au sein d’une espèce) et le <strong>fonctionnement</strong> écologique <strong>des</strong> systèmes.<br />
Ces deux composantes nécessitent ainsi d’être protégées (Frid et Hall, 2001). Elle intègre aussi l’idée<br />
de la gestion saine et de l’utilisation durable <strong>des</strong> ressources naturelles (Stork, 1994).<br />
Le concept de développement durable cherche à concilier développement économique, bienêtre<br />
social et protection de l'environnement. Il a été défini par Brundtland (1987) comme un<br />
« développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité <strong>des</strong> générations<br />
futures à subvenir à leurs propres besoins ». L’OSPAR (Commission OSlo-PARis) exige de ses états<br />
membres (dont la France) la mise en œuvre de mesures d’acquisitions de connaissances scientifiques<br />
et de surveillance dans le but de déterminer l’état de santé <strong>des</strong> écosystèmes et de promouvoir <strong>des</strong><br />
mesures de préservation et de gestion dans un objectif de développement durable.<br />
En 1995, le mandat de Jakarta sur la Diversité Biologique Marine et Côtière définit l’approche<br />
écosystémique comme « l’application de méthodologies scientifiques focalisées sur les niveaux<br />
d’organisation biologique qui comprennent les structures essentielles, les processus, les fonctions et<br />
les interactions entre les organismes et leur environnement. Elle reconnaît que les humains, avec leur<br />
diversité culturelle, sont une composante intégrale de nombreux écosystèmes ».<br />
Un écosystème est un système complexe d’interactions <strong>des</strong> espèces entres elles et entre cellesci<br />
et le milieu (Frontier et Pichod-Viale, 1993). Frontier (1999) précise que les écosystèmes sont <strong>des</strong><br />
systèmes ouverts, traversés par <strong>des</strong> flux de matière et d’énergie, couvrant une vaste gamme d’échelles,<br />
avec <strong>des</strong> réseaux trophiques dont les organismes, variant de la fraction du micron à plusieurs mètres,<br />
montrent <strong>des</strong> stratégies démographiques et alimentaires variées. Ce sont aussi <strong>des</strong> systèmes aux<br />
interactions complexes, directes ou indirectes, simultanées ou retardées, aux équilibres dynamiques et<br />
présentant <strong>des</strong> réponses aux fluctuations de l’environnement souvent non linéaires.<br />
Or, les écosystèmes marins, notamment côtiers, subissent d’importantes perturbations :<br />
dégradations et pertes d’habitats, surexploitation par l’activité de pêche, pollution de l’eau,<br />
introduction d’espèces exotiques, réchauffement climatique, etc. (Gray, 1997). La nécessité de la mise<br />
en place de mesures de gestion est plus que jamais d’actualité, bien que les connaissances scientifiques<br />
sur le <strong>fonctionnement</strong> <strong>des</strong> écosystèmes restent encore limitées dans le milieu marin.<br />
Au sein du domaine maritime français, le Golfe de Gascogne est une grande baie ouverte sur<br />
l’océan Atlantique, dotée d’un large plateau continental dans sa partie Nord. Soumise à <strong>des</strong> conditions<br />
climatiques contrastées, sa façade française reçoit d’importants apports terrigènes par le biais <strong>des</strong><br />
fleuves principaux, la Loire et la Gironde. Son plateau continental est le siège d’une importante<br />
pêcherie dont les principaux stocks halieutiques montrent <strong>des</strong> signes de surexploitation. Définis par