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Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...

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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />

Chapitre 2 – <strong>Structure</strong> et variabilité spatio-temporelle <strong>des</strong> peuplements <strong>benthiques</strong><br />

2.4 5 3 Hypothèse d’<strong>évolution</strong>s saisonnières et de <strong>fonctionnement</strong><br />

trophique<br />

L’<strong>évolution</strong> de juin à septembre de la macrofaune benthique de la Grande Vasière et de la<br />

marge externe apparaît originale par sa stabilité par rapport aux écosystèmes côtiers où le<br />

<strong>fonctionnement</strong>, contraint par l’alternance saisonnière <strong>des</strong> forçages abiotiques (température, lumière)<br />

et biotiques (disponibilité de la ressource trophique), engendre une dynamique <strong>des</strong> <strong>communautés</strong><br />

<strong>benthiques</strong>. A l’inverse, la grande épifaune collectée au chalut à perche montre une <strong>évolution</strong> avec <strong>des</strong><br />

abondances plus fortes au printemps et <strong>des</strong> biomasses plus fortes à la fin de l’été.<br />

Dans un écosystème sténotherme à l’échelle annuelle comme la Grande Vasière (variation de<br />

l’ordre de 1°C de la température de l’eau de fond), qui appartient à l’étage circalittoral du large, la<br />

variabilité saisonnière <strong>des</strong> forçages climatiques est faible. Ainsi, cette stabilité thermique n’engendre<br />

pas de modification métabolique majeure chez les organismes <strong>benthiques</strong>.<br />

La production primaire et les apports trophiques d’origine pélagique par la sédimentation, qui<br />

constituent l’alimentation <strong>des</strong> consommateurs primaires <strong>benthiques</strong> du plateau continental Nord<br />

Gascogne, montrent une forte saisonnalité avec <strong>des</strong> maximums en fin d’hiver et au début du printemps<br />

(Lampert, 2001 ; Loyer, 2001 ; Lampert et al., 2002 ; Gohin et al., 2003). Ce signal trophique<br />

printanier correspond souvent à la période d’émission <strong>des</strong> larves de la faune d’invertébrés <strong>benthiques</strong><br />

(polychètes et crustacés) et de poissons <strong>benthiques</strong> (sole ; Le Fèvre-Lehoërff et al., 1997). Le<br />

recrutement succède à l’émission <strong>des</strong> larves après quelques semaines (Thouzeau, 1991 ; Thouzeau et<br />

al., 1991 ; Chauvaud et al., 1996). Pour la macrofaune benthique, aucune augmentation d’abondance<br />

traduisant le recrutement n’a été mise en évidence au cours de cette étude. Deux explications peuvent<br />

être évoquées : le pas de temps d’échantillonnage (juin et septembre) ne permet peut-être pas la<br />

détection <strong>des</strong> recrues et la taille du maillage utilisé (1 mm) peut avoir laissé échapper la majorité <strong>des</strong><br />

post-larves. Par contre, chez les organismes de plus grande taille de l’épifaune, ces épiso<strong>des</strong> de<br />

recrutement ont été observés.<br />

Sur la Grande Vasière, pour la période considérée, les consommateurs primaires de la<br />

macrofaune montrent une relative stabilité de leur biomasse alors que la mégafaune, composée<br />

majoritairement de prédateurs, augmente la sienne. Ces dynamiques de populations de prédateurs de la<br />

mégafaune ont <strong>des</strong> répercussions trophiques au sein <strong>des</strong> peuplements. En effet, ces espèces de la<br />

mégafaune benthique, comme N. norvegicus et L. depurator, se nourrissent d’organismes de<br />

l’épifaune et de l’endofaune (Lagardère, 1977 ; Freire, 1996). Ainsi, en plus <strong>des</strong> migrations spatiotemporelles<br />

constatées entre les zones de la Grande Vasière pour les poissons et de la réduction de<br />

l’activité alimentaire de certaines espèces (femelle de langoustines grainées), les prédateurs qui<br />

changent de régime alimentaire au cours de leur croissance, engendrent une variabilité saisonnière<br />

importante de la prédation (Le Loc’h et Hily, soumis). Une hypothèse explicative de la stabilité de la<br />

biomasse de la macrofaune est la régulation par les prédateurs de la mégafaune épigée. En effet, la<br />

stabilité <strong>des</strong> biomasses et <strong>des</strong> abondances de la macrofaune pourrait être la conséquence de la<br />

prédation exercée par la mégafaune épigée. La production secondaire <strong>des</strong> consommateurs primaires de<br />

la macrofaune serait consommée et contrôlée par les prédateurs (revue dans Jean, 1994). Dans les<br />

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