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Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...

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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />

Chapitre 3 - Fonctionnement du réseau trophique benthique de la Grande Vasière<br />

captures et rejets, sur le benthos. Or, il apparaît que cette « mise à disposition trophique » par<br />

<strong>des</strong>truction et perturbation de la faune benthique peut être de 4 à 10 fois supérieure à celle <strong>des</strong> seuls<br />

rejets dans une pêcherie chalutière (Fonds et Groenewold, 2000). La prédation estimée <strong>des</strong> oiseaux de<br />

mer sur les rejets de pêche apparaît importante, et notamment les poissons ronds. Ainsi, 23 % <strong>des</strong><br />

rejets totaux (1,7 mg C.m -2 .an -1 ) sont consommés par les oiseaux de mer.<br />

Le niveau trophique <strong>des</strong> débarquements est supérieur à celui <strong>des</strong> rejets, ce qui implique que ce<br />

sont les espèces de plus hauts niveaux trophiques qui sont débarquées et commercialisées. En effet, les<br />

taux de rejet les plus élevés correspondent aux compartiments de bas niveaux trophiques (invertébrés<br />

carnivores I et poissons démersaux benthivores et suprabenthivores, taux de rejet de 50 à 75 %), alors<br />

que les compartiments de hauts niveaux trophiques (poissons piscivores) ne sont pas rejetés. Cette<br />

observation est une caractéristique classique <strong>des</strong> écosystèmes démersaux exploités par la pêche. Mais<br />

l’écart de niveau trophique entre les débarquements et les rejets de pêche tend à s’amenuiser. Cette<br />

tendance est illustrée par l’observation de la diminution <strong>des</strong> niveaux trophiques <strong>des</strong> débarquements<br />

(« Fishing down marine food web », Pauly et al., 1998). Les débarquements concernent de plus en<br />

plus d’espèces zooplanctivores au détriment <strong>des</strong> piscivores devenus moins abondants (Caddy et<br />

Garibaldi, 2000).<br />

En terme de pêcherie benthique et démersale, les résultats en sortie du modèle ECOPATH<br />

Grande Vasière indiquent que dans la situation actuelle, la production halieutique totale ne semble<br />

plus pouvoir être augmentée de manière notable. Au contraire, une augmentation de l’effort de pêche<br />

se traduirait par une diminution <strong>des</strong> débarquements <strong>des</strong> principales espèces exploitées. Ce résultat est<br />

en accord avec les modèles utilisés pour l’évaluation <strong>des</strong> stocks de poissons pour le Golfe de<br />

Gascogne. En effet, les stocks <strong>des</strong> principales espèces <strong>benthiques</strong> et démersales d’intérêt halieutique<br />

du Golfe de Gascogne pour l’année 2002 sont considérés en état de mésexploitation 1 (lotte, sole,<br />

merlu) de surexploitation 2 (sole, merlu) et/ou de surpêche 3 (lotte, sole, merlu).<br />

Ce modèle équilibré à l’état stable ne permet pas de modéliser les conséquences d’une<br />

modification importante sur le <strong>fonctionnement</strong> <strong>des</strong> caractéristiques du modèle (exemple : arrêt de la<br />

pêche). En effet, la modification d’un <strong>des</strong> compartiments engendre souvent par le biais <strong>des</strong> interactions<br />

trophiques une situation de non équilibre et donc un dys<strong>fonctionnement</strong> du programme. De plus, cette<br />

modification peut avoir <strong>des</strong> conséquences sur les paramètres en entrée, notamment la matrice <strong>des</strong><br />

régimes alimentaires qui est fonction de la disponibilité <strong>des</strong> proies potentielles. Ce type de modèle,<br />

contraint par son architecture fixée, ne peut pas décrire le devenir d’un écosystème en cas de<br />

changement structural.<br />

1 la mésexploitation signifie qu’il est possible de tirer un meilleur parti du stock en l’exploitant moins ou mieux.<br />

2 la surexploitation d’un stock se produit lorsque la diminution du stock parental atteint un niveau correspondant<br />

au seuil retenu pour respecter une approche de précaution en <strong>des</strong>sous duquel la probabilité d’assurer un<br />

recrutement permettant le renouvellement de la population est faible.<br />

3 la surpêche est atteinte lorsque le taux de prélèvement (mortalité par pêche) dépasse le seuil retenu pour<br />

respecter une approche de précaution, c’est-à-dire une mortalité au-<strong>des</strong>sus de laquelle la biomasse <strong>des</strong> géniteurs<br />

a de fortes chances de tomber en <strong>des</strong>sous du seuil de précaution (Biseau et al., 1999).<br />

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