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Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...

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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />

283<br />

Chapitre 4 – Synthèse et discussion générale<br />

Divers auteurs considèrent généralement que l’action principale exercée sur les <strong>communautés</strong><br />

<strong>benthiques</strong> par les poissons <strong>benthiques</strong> et démersaux est la prédation (Whitman et Sebens, 1992).<br />

L’analyse <strong>des</strong> contenus stomacaux de poissons a permis de déterminer les régimes alimentaires <strong>des</strong><br />

principales espèces <strong>benthiques</strong> et démersales collectées sur la zone et de les classer en guil<strong>des</strong><br />

trophiques.<br />

Ainsi, <strong>des</strong> prédateurs sténophages (merlu adulte) aux euryphages (petite roussette), et <strong>des</strong><br />

piscivores pélagiques (merlu adulte) aux espèces à régimes alimentaires basés sur les invertébrés<br />

<strong>benthiques</strong> (sole), plusieurs mo<strong>des</strong> d’alimentation différents ont été observées, avec <strong>des</strong> espèces en<br />

compétition pour la même ressource trophique. L’étude <strong>des</strong> différents compartiments faunistiques mis<br />

en évidence a permis une intégration dans le modèle trophique de la Grande Vasière.<br />

Les ratios isotopiques stables du carbone et de l’azote ont permis de définir la structure du<br />

réseau d’interactions trophiques (niveaux trophiques et origine de la nourriture) pour les principales<br />

espèces de la Grande Vasière (poissons et invertébrés). Nos résultats mettent en évidence l’existence<br />

de deux signaux isotopiques différents parmi les consommateurs primaires. Ainsi, les suspensivores<br />

« vrais », s’alimentant dans la colonne d’eau, ont un signal isotopique proche de celui du<br />

phytoplancton, tandis que les déposivores sélectifs consomment majoritairement la matière sédimentée<br />

plus dégradée. Cette différence mesurée chez les consommateurs primaires suggère <strong>des</strong> processus<br />

différents de tri <strong>des</strong> particules organiques avant ingestion. L’existence de la boucle microbienne<br />

dégradant la matière organique sédimentée ainsi que celle produite par les <strong>communautés</strong> <strong>benthiques</strong><br />

(faeces, pseudo-faeces, etc.) est bien entendu à mettre en avant pour expliquer ces changements, même<br />

si ce travail n’a pas pris en compte le compartiment microbien dans l’approche de modélisation<br />

écosystémique. Ces processus sont également à mettre en relation avec la remise à disposition de la<br />

matière organique par le biais <strong>des</strong> phénomènes de remise en suspension et de re-déposition de la<br />

matière organique.<br />

Le signal isotopique, distinguant <strong>des</strong> consommateurs primaires à régime pélagique ou<br />

benthique, est retrouvé tout au long de la chaîne trophique et au cours de la vie <strong>des</strong> organismes. Les<br />

ratios isotopiques stables ont ainsi permis de tracer les changements de régime alimentaire au cours de<br />

la vie <strong>des</strong> organismes (niveau trophique et/ou origine de la matière ingérée), complétant les<br />

observations réalisées dans les contenus stomacaux <strong>des</strong> poissons. Par exemple, le changement de<br />

régime alimentaire du merlu, basé sur le suprabenthos pour les juvéniles de moins de 10 cm et<br />

évoluant vers un régime piscivore strict a été mesuré à la fois dans les contenus stomacaux et par les<br />

ratios isotopiques. De plus, les relations proies-prédateurs entre, par exemple, le merlu et <strong>des</strong> poissons<br />

pélagiques (chinchard) ou bentho-pélagiques (merlan bleu), ainsi que celles entre les petits tacauds et<br />

les crevettes, ont été définies. Enfin, <strong>des</strong> processus de compétition trophique ont été mis en évidence<br />

dans le cas de la langoustine et de la galathée. Ces deux espèces montrent <strong>des</strong> signaux isotopiques très<br />

proches tout au long de leur vie, indiquant les mêmes sources de nourriture. De même chez les<br />

poissons, les juvéniles de merlus (inférieur à 10cm), les chinchards et les merlans bleus présentent <strong>des</strong><br />

signaux isotopiques proches, indiquant une alimentation sur <strong>des</strong> crustacés planctoniques et<br />

supra<strong>benthiques</strong>.

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