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Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...

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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />

Chapitre 3 - Fonctionnement du réseau trophique benthique de la Grande Vasière<br />

La prédation <strong>des</strong> poissons peut grandement influencer les <strong>communautés</strong> <strong>benthiques</strong> (Frid et<br />

Hall, 1999). En Mer du Nord, l’intensité de prédation <strong>des</strong> poissons sur le benthos est estimée de 20 à<br />

45 % (Frid et Hall, 1999). La valeur moyenne calculée par le modèle de 27 % pour l’ensemble <strong>des</strong><br />

invertébrés de la macro- et de la mégafaune de la Grande Vasière, est dans la gamme de celles<br />

rencontrées en Mer du Nord. Greenstreet et al. (1997) également en Mer du Nord estiment la prédation<br />

<strong>des</strong> poissons sur la macrofaune benthique à 39 %. Dans cette région marine, en dépit de la prédation<br />

relativement forte exercée par les poissons, le premier facteur de structuration <strong>des</strong> <strong>communautés</strong><br />

<strong>benthiques</strong> semble être leur dynamique interne (Christensen, 1995). Ce même constat semble pouvoir<br />

être fait dans la situation modélisée dans cette étude. La forte prédation exercée sur les invertébrés<br />

<strong>benthiques</strong> suggère que cette ressource trophique pourrait être limitante et donc que les prédateurs<br />

<strong>benthiques</strong> et aussi les démersaux seraient en compétition trophique.<br />

Relations trophiques<br />

L’efficacité moyenne du transfert trophique pour la Grande Vasière (11,8 %) est proche de la<br />

valeur couramment supposée de 10 % dans les écosystèmes aquatiques (Pauly et Christensen, 1995).<br />

Les flux énergétiques les plus élevés sont rencontrés dans les compartiments <strong>des</strong> consommateurs<br />

primaires et particulièrement dans celui de la méiofaune, l’un <strong>des</strong> groupes fonctionnels les plus<br />

importants du système. Ce compartiment présente les plus fortes consommation, production,<br />

respiration, assimilation ainsi que les plus importants flux détritiques <strong>des</strong> compartiments de faune. La<br />

gamme <strong>des</strong> niveaux trophiques pour l’écosystème bentho-démersal de la Grande Vasière s’étend de<br />

1 pour les compartiments détritus et sédimentation à 4,2 pour le compartiment <strong>des</strong> poissons piscivores.<br />

Ces valeurs sont en adéquation avec celles mesurées par isotopie stable sur la Grande Vasière et avec<br />

celles d’autres écosystèmes <strong>benthiques</strong> de plateaux continentaux (Davenport et Bax, 2002 ; Hobson et<br />

al., 2002 ), ainsi qu’avec celles rencontrées dans <strong>des</strong> modélisations d’écosystèmes <strong>benthiques</strong> de<br />

plateaux continentaux (Golfe du Mexique, Manickchand-Heileman et al., 1998). Sur la Grande<br />

Vasière, la forte dominance de la consommation de la méiofaune, <strong>des</strong> invertébrés carnivores I et <strong>des</strong><br />

poissons piscivores et benthivores par rapport aux autres compartiments révèle leur importance dans le<br />

réseau trophique benthique.<br />

Tous les consommateurs secondaires (niveau trophique supérieur à 2) se nourrissent sur<br />

plusieurs niveaux trophiques comme indiqué par l’indice d’omnivorie qui reflète la distribution <strong>des</strong><br />

interactions trophiques. Cet indice est compris entre 0,26 (poissons benthivores et suprabenthivores<br />

qui se nourrissent sur <strong>des</strong> niveaux trophiques de 2 à 3,4) et 0,16 (poissons piscivores qui ne<br />

consomment que <strong>des</strong> hauts niveaux trophiques supérieur à 3). L’indice d’omnivorie du système de<br />

0,13 est quant à lui, essentiellement dû à la forte contribution <strong>des</strong> détritus dans son calcul ; il serait de<br />

0,22 sans ceux-ci. Cet indice a été proposé par Pauly et al. (1993) comme une alternative à l’indice de<br />

connectance qui est largement fonction du nombre de compartiments définis dans le modèle. Cet<br />

indice d’omnivorie est proche de ceux rencontrés pour <strong>des</strong> écosystèmes de plateaux continentaux<br />

(0,16 pour Manickchand-Heileman et al., 1998). Seuls quatre couples de compartiments montrent un<br />

chevauchement de leurs niches trophiques. Mais, ils ne peuvent cependant pas être fusionnés car ils<br />

présentent de gran<strong>des</strong> différences du point de vue faunistique (poissons ou invertébrés), spatial<br />

(benthique ou pélagique) et comportemental.<br />

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