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Structure, fonctionnement, évolution des communautés benthiques ...

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tel-00009359, version 1 - 1 Jun 2005<br />

Chapitre 3 - Fonctionnement du réseau trophique benthique de la Grande Vasière<br />

comprise entre 150 et 200 g C.m -2 .an -1 d’après <strong>des</strong> estimations récentes (Reid et al., 1990 ; Joint et<br />

Pomeroy, 1993 ; Greenstreet et al., 1997).<br />

La sédimentation représente 48 g C.m -2 .an -1 soit de 53 à 80 % de la production<br />

phytoplanctonique. La demande annuelle <strong>des</strong> suspensivores, <strong>des</strong> déposivores et de la méiofaune est de<br />

8,7 g C.m -2 .an -1 (soit 18 % <strong>des</strong> apports annuels par sédimentation) ; elle est satisfaite par<br />

consommation directe de la sédimentation fraîche (2,7 g C.m -2 .an -1 soit 5,6 %) et indirectement par le<br />

biais <strong>des</strong> détritus (6,0 g C.m -2 .an -1 ). La faible EE de la sédimentation (0,06) révèle ce faible impact<br />

direct de la prédation par les consommateurs primaires, la fraction non consommée rejoignant le<br />

compartiment détritique. De même, la EE du compartiment <strong>des</strong> détritus est faible (0,13), ce qui traduit<br />

également une faible consommation. Cela reflète une accumulation de détritus dans le compartiment,<br />

un enfouissement dans le sédiment ou encore l’exportation d’une quantité significative de détritus. La<br />

quantité <strong>des</strong> apports trophiques issus de la sédimentation de la matière particulaire d’origine pélagique<br />

ne semble donc pas être limitante pour le système benthique. Cela a également été observé par<br />

Sanchez et al. (2002) en Mer Cantabrique (écosystème pélago-benthique) où la pression de prédation<br />

sur le phytoplancton est faible (EE = 0,2) et une partie importante de celui-ci transite donc par le<br />

compartiment détritique. Ces auteurs relient cette faible consommation du phytoplancton à la<br />

saisonnalité <strong>des</strong> blooms phytoplanctoniques qui se produisent lors <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> de transition entre les<br />

pério<strong>des</strong> hivernale (eaux mélangées) et estivale (stratification). Ils attribuent à la saisonnalité un effet<br />

significatif sur la dynamique de l’écosystème. La réactivité de la matière organique sédimentée peut<br />

également être évoquée pour expliquer partiellement cette faible consommation. En effet, sa qualité<br />

nutritive peut ne pas permettre une assimilation totale par le réseau trophique benthique modélisé dans<br />

cette étude, la fraction labile variant suivant l’état de dégradation de la matière organique. Conjugué à<br />

la dégradation bactérienne, cet aspect pourrait expliquer partiellement l’excès d’apports trophiques par<br />

rapport aux besoins de la macro- et mégafaune benthique.<br />

Les résultats du modèle démontrent l’existence sur la Grande Vasière d’un large flux de<br />

matériel organique du pelagos vers le benthos en comparaison aux biomasses et consommations<br />

bentho-demersales. Ce découplage entre les apports par la sédimentation et la consommation a déjà été<br />

démontré par Pace et al. (1984) dans leur analyse de simulations <strong>des</strong> écosystèmes <strong>des</strong> plateaux<br />

continentaux et par Chardy et al. (1993) en Baie de Saint-Brieuc. Ce modèle à l’équilibre <strong>des</strong><br />

biomasses à l’échelle annuelle ne peut tenir compte de la variabilité saisonnière <strong>des</strong> apports par<br />

sédimentation. En effet, le plateau continental Nord Gascogne reçoit <strong>des</strong> apports par sédimentation qui<br />

sont maximaux à la fin de l’hiver et au printemps (avec un maximum en avril en fonction <strong>des</strong><br />

conditions météorologiques et hydrodynamiques forcées par les débits <strong>des</strong> rivières), alors qu’ils sont<br />

très faibles lorsque la stratification est établie au cours de l’été et jusqu’à la fin de l’hiver<br />

(Loyer, 2001 ; figure 3.3 5). Les invertébrés <strong>benthiques</strong> subissent donc cette discontinuité annuelle<br />

dans les apports trophiques. Or du printemps à l’automne, la biomasse de la macrofaune benthique,<br />

composée essentiellement de consommateurs primaires, ne montre pas de tendance évolutive (présente<br />

étude, sous-chapitre 2.4). Cette stabilité est probablement liée à la stabilité de l’environnement dans<br />

l’étage circalittoral du large de la Grande Vasière avec notamment une faible variation <strong>des</strong><br />

températures à l’échelle annuelle. Cette stabilité thermique annuelle relative n’engendre donc pas de<br />

modification métabolique, comme généralement observée dans les écosystèmes côtiers soumis à<br />

l’alternance saisonnière <strong>des</strong> températures. Les faibles apports trophiques par la sédimentation d’août à<br />

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