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Amour et sexualité chez l’adolescent

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AMOUR ET SEXUALITÉ CHEZ L’ADOLESCENT<br />

Dans leur compréhension du vécu sexuel des résidants, des éducateurs<br />

voient une tentative pour combler une carence affective <strong>et</strong> remédier à une<br />

grande détresse. Cinq interventions expliquent que la sexualité peut rehausser<br />

l’estime défaillante de certains jeunes <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te quête, en apparence<br />

sexuelle, est en réalité de nature affective.<br />

Ils ne sont pas capables de l’obtenir, ils sont très insécures, ils ne sont pas<br />

capables de maintenir des relations stables, ce qui fait qu’ils se rabattent sur<br />

la sexualité, mais je ne pense pas que ça comble leur vide affectif là, tu sais.<br />

(FG1, 704-710)<br />

Je le dis en [tant que] quête, ils recherchent l’affection à travers la sexualité<br />

au lieu de rechercher simplement l’affection ou l’amour d’une personne. Par<br />

rapport à la sexualité, ils ont l’impression de répondre à un besoin qui n’est<br />

pas nécessairement ça, mais ils ont l’impression [que] par la sexualité, ils<br />

vont l’obtenir. (FG1, 716-725)<br />

Deux éducateurs perçoivent une grande détresse ou de grandes difficultés<br />

dans le recours à la vulgarité <strong>et</strong> à l’exagération verbale pour parler<br />

de sexualité.<br />

Habituellement, quand un jeune dans l’unité s’affiche comme « plus, plus »<br />

dans un secteur, tu as déjà un bon indice qu’il y a quelque chose qui se<br />

cache en dessous, ce qui fait que le jeune qui s’affiche avec ses performances<br />

puis qui connaît toutes ces affaires-là, il vient de te dire qu’il y a quelque<br />

chose qui cloche dans son affaire. Là, si tu grattes, tu vas trouver qu’il a<br />

des méchants problèmes <strong>et</strong> qu’il en a vécu des affaires. Puis, il est peut-être<br />

dans une grande détresse, mais il aime mieux s’afficher comme un « plus,<br />

plus », alors qu’en réalité, il aurait intérêt à travailler ses affaires parce que<br />

ça ne va pas bien. Quand il y en a un qui s’affiche comme le super organisé,<br />

le super performant dans les sports, là tu te m<strong>et</strong>s à le regarder de proche pis<br />

tu t’aperçois que c’est souvent l’opposé qui se passe. Ce qui fait qu’au niveau<br />

des verbalisations à caractère sexuel, bien souvent, ça cache le problème.<br />

Celui qui n’en parle pas, je ne dis pas qu’il n’a pas de problème, mais ce<br />

n’est peut-être pas le plus malade. (FG2, 1684-1713)<br />

Nous constaterons dans les pages qui suivent que c<strong>et</strong> accent sur la<br />

souffrance inhérente aux propos sexuels des résidants est marginal par<br />

rapport au nombre important d’interventions qui en soulignent l’exagération,<br />

la vulgarité, le caractère mensonger <strong>et</strong> le sexisme.<br />

Différentes interactions liées à l’expression sexuelle se déroulent quotidiennement<br />

au Centre Cartier. Certaines impliquent les adolescents <strong>et</strong> les<br />

éducateurs, d’autres les jeunes entre eux ou des individus solitaires. Dans<br />

un premier temps, les éducateurs parlent des gestes sexuels que les résidants<br />

posent dans les unités ; ils expliquent que, même si de tels comportements<br />

sont peu fréquents, ils commandent parfois une intervention ou une<br />

sanction.

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