Amour et sexualité chez l’adolescent
Amour et sexualité chez l’adolescent
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LES PROPOS DES JEUNES ET DES ÉDUCATEURS<br />
49<br />
C’est comme la sexualité à 17 ans. Je ne sais pas, je ne suis pas capable<br />
d’en parler parce que ça me gêne. C’est tout, ça me bloque […]. On dirait<br />
que les filles, c’est tout le temps moins gêné qu’un gars là. (David, 1325-<br />
1333/1540-1542)<br />
On finit par se parler vaguement un peu, mais tu sais, on se comprend<br />
quand même. On se parle vaguement. C’est sûr que c’est gênant de parler<br />
de ces affaires-là devant les autres quand tu es en centre d’accueil. (Stéphane,<br />
853-865)<br />
La plupart des gars ont l’air gênés de parler de ça [la sexualité]. (Jean-<br />
Luc, 795-797)<br />
Martin souligne que les blagues à caractère sexuel sont un moyen que<br />
les résidants utilisent pour camoufler leur malaise à parler de sexualité.<br />
Jules ajoute qu’en ce qui le concerne il n’aime pas discuter de sexualité<br />
entre hommes, parce que « ça fait gai » (774-777).<br />
Dans un contexte de dérision ou de gêne, une conversation sérieuse<br />
sur la sexualité semble peu probable, ce que confirment Jules, Christian,<br />
Marco <strong>et</strong> Louis. Selon James <strong>et</strong> Martin, des discussions plus sérieuses où<br />
des suj<strong>et</strong>s importants <strong>et</strong> significatifs seront abordés n’ont lieu que si l’interlocuteur<br />
est jugé mature, qu’il considère la sexualité comme une chose<br />
normale <strong>et</strong> qu’il traite les femmes avec respect, parce que « Une femme, c’est<br />
important », dit Martin (831-842).<br />
Il semble, par ailleurs, que les résidants discutent peu de sexualité<br />
avec les éducateurs, sinon pour poser des questions à ce suj<strong>et</strong> ou pour<br />
demander des condoms au moment de sortir pour un congé provisoire,<br />
comme le précisent Jean-Luc <strong>et</strong> Fabricio. Des neuf résidants qui affirment<br />
ne pas beaucoup parler de sexualité avec les éducateurs, trois précisent<br />
cependant qu’il leur est plus facile de discuter de sexualité avec des intervenantes<br />
qu’avec leurs collègues masculins.<br />
Les jeunes, ça ne les intéresse pas de parler, ils savent que les éducs, ils ne<br />
vont pas les comprendre s’ils parlent de ça avec eux. Peut-être quelques-uns,<br />
les plus jeunes […]. Les gars pensent qu’ils s’en foutent [les éducs] de<br />
savoir ce que les jeunes pensent. Moi, je ne pense pas que ça les intéresse<br />
vraiment, je pense plutôt qu’ils s’en foutent de ce que les jeunes pensent de<br />
la relation sexuelle. Aussi, je pense que c’est la même chose pour les jeunes,<br />
ils s’en foutent aussi de parler de ça [avec les éducs]. (Jules, 1120-<br />
1192)<br />
Dans l’unité, c’est rare, l’éducateur ne parle pas de sexualité, pis il n’entre<br />
pas dans le suj<strong>et</strong>. (Martin, 867-869)<br />
J’établis plus facilement une relation de confiance avec les éducatrices. J’ai<br />
de la misère avec l’approche des gars, là, je suis plus à l’aise avec l’approche<br />
des filles, là. (Marco, 1250-1266)