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Amour et sexualité chez l’adolescent

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LES PROPOS DES JEUNES ET DES ÉDUCATEURS<br />

115<br />

Les éducateurs observent aussi dans la conduite des résidants la dynamique<br />

de la recherche du plaisir, laquelle les obnubilerait jusqu’à leur faire<br />

perdre conscience des risques <strong>et</strong> des conséquences de leurs actes. Voici le<br />

segment qui illustre c<strong>et</strong>te dynamique :<br />

Ils ont l’information, [le problème] c’est : qu’est-ce qu’ils en font de<br />

l’information ? Ils sont axés sur le principe du plaisir. (FG3, 1067-1069<br />

Dans l’extrait qui suit, une intervenante explique que la confiance en<br />

la partenaire <strong>et</strong> le fait d’avoir passé un test de dépistage inhibent le souci<br />

de protection <strong>chez</strong> certains résidants :<br />

Ils font confiance tu sais : « Ah, je suis sûr qu’elle est clean, pis moi j’ai<br />

passé des tests il y a tant de mois <strong>et</strong> j’étais correct. Elle ne me trompera pas. »<br />

(FG4, 630-632)<br />

Dans quatre segments de discours (répartis dans deux groupes de<br />

discussion), des éducateurs identifient un transfert de la responsabilité<br />

prophylactique à la partenaire. Selon ces éducateurs, les résidants estiment<br />

que la partenaire a la responsabilité exclusive de se protéger contre une<br />

grossesse parce que c’est un « problème » de femmes. Voici les segments<br />

qui s’y rapportent :<br />

Pour le gars [c’est à elle] de prendre la pilule, c’est vraiment à elle de<br />

s’orga niser, de prendre les protections, ce n’est pas à lui. Pour lui, c’est la<br />

fille qui est responsable. (FG 4)<br />

Ils se disent : « Elle prend la pilule ce qui fait que je suis safe. » (FG4,<br />

616-620)<br />

Dans ces propos, c’est à la déresponsabilisation des résidants à l’endroit<br />

de la contraception <strong>et</strong> au sentiment de sécurité induit par la prise d’anovulants<br />

que les éducateurs attribuent la non-utilisation du condom<br />

Dans quatorze segments de leurs discours, des éducateurs de trois<br />

groupes de discussion nous disent que les condoms sont généralement<br />

disponibles sur demande dans les unités <strong>et</strong> au service de santé du centre,<br />

à l’exception d’une unité qui n’en distribue pas parce que ses résidants<br />

n’ont pas de droit de sortie. Aussi, si les résidants demandent plus de<br />

condoms depuis l’avènement du VIH/sida, cela demeure tout de même<br />

marginal, selon des éducateurs. Diverses pistes émergent de leur discours,<br />

qui peuvent nous aider à comprendre c<strong>et</strong>te situation. D’abord, certains<br />

éducateurs rapportent ne pas avoir été mis au courant de ces procédures<br />

d’accessibilité aux condoms <strong>et</strong> ne sont pas certains que les résidants en<br />

soient systématiquement informés. Ensuite, il semble que devoir demander<br />

des condoms aux éducateurs intimide certains jeunes.

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