Amour et sexualité chez l’adolescent
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AMOUR ET SEXUALITÉ CHEZ L’ADOLESCENT<br />
Les jeunes ont insisté pour nous faire comprendre que le cadre<br />
pédagogique était d’une importance cruciale si l’on souhaitait leur participation<br />
pleine <strong>et</strong> entière ; ce programme devra se démarquer de la formation<br />
scolaire traditionnelle <strong>et</strong> ne faire appel qu’à une pédagogie dynamique<br />
pour les rejoindre.<br />
Dix-huit résidants décrivent leurs expériences d’éducation sexuelle<br />
antérieure. Mis en parallèle avec leurs attitudes à l’égard du condom, les<br />
propos des jeunes sur l’éducation sexuelle qu’ils ont reçue nous incitent à<br />
croire que ces expériences n’ont pas favorisé les apprentissages nécessaires<br />
à la protection sexuelle. Deux sources r<strong>et</strong>iennent l’attention : les cours de<br />
formation personnelle <strong>et</strong> sociale dont nous entr<strong>et</strong>iennent onze jeunes, <strong>et</strong><br />
le groupe de pairs que cinq jeunes mentionnent.<br />
Il semble que la qualité <strong>et</strong> la pertinence des cours d’éducation sexuelle<br />
que les jeunes ont reçus dans le programme de formation personnelle <strong>et</strong><br />
sociale 2 (FPS) aient été variables. Si l’anatomie, les maladies transmissibles<br />
sexuellement, la grossesse <strong>et</strong> les méthodes de protection font partie des<br />
suj<strong>et</strong>s que les jeunes disent avoir abordés en classe, trois des jeunes associent<br />
plutôt le programme FPS à des thèmes liés au vol<strong>et</strong> « vie en société ».<br />
Rappelons que les cours de FPS étaient, jusqu’à récemment, enseignés<br />
aux élèves du secondaire, de sorte que les résidants qui n’ont pas fréquenté<br />
l’école de façon régulière n’ont peut-être pas eu accès à l’ensemble du<br />
programme FPS. Selon les jeunes, les contenus des cours <strong>et</strong> la compétence<br />
pour les donner variaient en fonction de l’enseignant. Jean-Luc ajoute que<br />
le sexe de l’enseignant semblait influencer sa décision d’aborder ou non<br />
tel ou tel suj<strong>et</strong> en classe.<br />
Pour Simon, Niklas <strong>et</strong> Fabricio, les cours de FPS étaient superficiels.<br />
Ainsi, Niklas considère n’avoir pas suffisamment entendu parler de la<br />
grossesse <strong>et</strong> des conséquences de la parentalité. Quant à Simon, il aurait<br />
apprécié que l’enseignant aborde plus en détail les relations amoureuses<br />
<strong>et</strong> sexuelles.<br />
J’ai suivi des cours, mais […] on ne parlait pas de la grossesse… Ils en<br />
parlaient un peu mais, tu sais, ils ne disaient jamais de faire attention.<br />
(Niklas, 581-590)<br />
2. Au Québec, le ministère de l’Éducation a conçu <strong>et</strong> implanté en 1986 un programme de<br />
formation personnelle <strong>et</strong> sociale comprenant cinq vol<strong>et</strong>s, dont un vol<strong>et</strong> d’éducation<br />
sexuelle. Ce programme était destiné aux élèves du primaire <strong>et</strong> du secondaire. Il a<br />
récemment été r<strong>et</strong>iré du programme scolaire québécois, mais certains éducateurs utilisent<br />
encore des activités qui en sont issues, notamment en éducation sexuelle.