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Amour et sexualité chez l’adolescent

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L’ÉLABORATION ET LA MISE EN CHANTIER DU PROGRAMME<br />

141<br />

auprès d’adolescents ayant de la difficulté à se m<strong>et</strong>tre en valeur dans une<br />

situation de séduction, nous leur proposons des stratégies concrètes à adopter<br />

pour être plus séduisants. La présentation de ces stratégies est suivie de la<br />

distribution d’un questionnaire autoadministré qui mesure le type d’amoureux<br />

auquel correspond le répondant. Puisque les relations amoureuses <strong>et</strong><br />

la séduction font partie intégrante des préoccupations des résidants, nous<br />

croyons que c<strong>et</strong>te incursion dans leur monde réel répond concrètement à<br />

leur besoin de parler <strong>et</strong> de comprendre certains aspects de leur vie.<br />

3.3.5. L’APPROCHE SEXOCORPORELLE<br />

Il y a de nombreux obstacles à l’utilisation du condom <strong>chez</strong> les résidants.<br />

En eff<strong>et</strong>, la recherche du plaisir sexuel conduit ces jeunes à l’expérimentation<br />

<strong>et</strong> toute notion de prudence s’évapore devant l’impératif de la jouissance.<br />

La plupart d’entre eux avouent ne se protéger qu’à l’occasion, <strong>et</strong><br />

encore, seulement lorsqu’ils éprouvent de sérieux doutes à l’égard de leur<br />

partenaire. Ces doutes s’abreuvent de distorsions cognitives <strong>et</strong> de mythes<br />

courants tels que la propr<strong>et</strong>é, les sentiments éprouvés pour la partenaire<br />

(« ça se voit, ça se sent si elle est correcte ») ou la confiance basée sur le simple<br />

fait de connaître l’autre ou d’avoir déjà eu des relations sexuelles avec elle<br />

sans avoir contracté d’ITS. Il faut noter que c’est leur vision machiste <strong>et</strong><br />

stéréotypée de la femme qui les guide dans leur décision : les bonnes filles<br />

sont considérées comme propres <strong>et</strong> exemptes d’ITS, alors que les mauvaises<br />

filles sont à risque. De plus, la moitié des résidants considèrent le condom<br />

comme l’envers du plaisir. Ce déplaisir face à l’usage d’un condom nous a<br />

incitée à consacrer un objectif général à la maîtrise des habil<strong>et</strong>és requises<br />

pour l’utilisation du condom.<br />

Pourtant, ces jeunes ont peur des ITS <strong>et</strong> ne veulent surtout pas devenir<br />

pères, alors ils devraient songer à la protection, mais l’absence de perception<br />

du risque semble plus forte que leur peur. Ce n’est qu’à la suite d’une<br />

grossesse ou d’une ITS que ces jeunes songent à utiliser plus systématiquement<br />

le condom.<br />

Pour les intervenants, l’absence de contraception <strong>et</strong> de prophylaxie<br />

s’inscrit relativement bien dans la conduite générale des résidants. Ils invoquent<br />

deux éléments pour expliquer c<strong>et</strong> état de fait : d’abord, les connaissances<br />

lacunaires, inadéquates ou mal intégrées des jeunes en matière de protection<br />

sexuelle ; puis le jeu de dynamiques personnelles qui inhiberaient la protection<br />

malgré la connaissance. Selon les intervenants, quatre dynamiques<br />

principales expliquent la réticence des résidants à utiliser le condom : la<br />

pensée magique, le goût du risque, l’insouciance <strong>et</strong> la recherche du plaisir.

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