10.08.2016 Views

Amour et sexualité chez l’adolescent

Amour et sexualité chez l’adolescent

Amour et sexualité chez l’adolescent

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

140<br />

AMOUR ET SEXUALITÉ CHEZ L’ADOLESCENT<br />

Schnarch (1991) <strong>et</strong> l’approche cognitive <strong>et</strong> comportementale de Bandura<br />

(1986) <strong>et</strong> Bedell <strong>et</strong> Lennox (1997) afin de proposer une amorce de changement<br />

en présentant les composantes de l’intimité <strong>et</strong> les habil<strong>et</strong>és à développer<br />

pour la favoriser.<br />

Schnarch (1991) croit que l’intimité n’est possible que <strong>chez</strong> ceux qui<br />

sont le plus différenciés émotionnellement. Il propose un continuum dont<br />

les pôles sont la fusion <strong>et</strong> la différenciation émotionnelles. La différenciation<br />

émotionnelle représente la capacité de rester pleinement <strong>et</strong> solidement soimême<br />

quand on est engagé émotionnellement avec une autre personne.<br />

L’individu différencié a une perception claire de lui-même <strong>et</strong> il s’estime<br />

suffisamment pour exprimer ses désirs, ses besoins <strong>et</strong> ses déceptions.<br />

La fusion émotionnelle renvoie, quant à elle, à l’incapacité de demeurer<br />

soi-même dans un engagement émotionnel avec une autre personne, l’individu<br />

se moulant constamment aux désirs <strong>et</strong> aux attentes de l’autre. L’individu<br />

fusionnel confond ses besoins avec ceux de son partenaire <strong>et</strong> n’exprime<br />

pas ses déceptions de peur de briser le lien avec l’autre <strong>et</strong> de perdre ainsi<br />

ce qui fonde son estime de lui-même. Schnarch (1991) définit différentes<br />

habil<strong>et</strong>és qui favorisent la différenciation émotionnelle. Premièrement, il<br />

faut avoir une bonne connaissance de soi, il faut savoir qui l’on est <strong>et</strong> ce<br />

que l’on désire. Il faut se représenter clairement ses frontières <strong>et</strong> ses limites<br />

quant à ses besoins, désirs, attentes <strong>et</strong> valeurs. Deuxièmement, il faut pouvoir<br />

établir un contact soutenu avec l’autre, ce qui requiert la capacité de s’investir<br />

<strong>et</strong> de s’ouvrir avec l’autre malgré les risques, normaux, de désaccords,<br />

voire de rupture. Troisièmement, il faut avoir la capacité de concevoir les<br />

remises en question comme une tentative de construction de la relation<br />

plutôt que comme une provocation, ce qui nécessite une réactivité émotionnelle<br />

plutôt faible. Quatrièmement, il faut avoir une bonne tolérance<br />

à l’anxiété, il faut être capable de tolérer l’incer titude quant aux réactions<br />

du partenaire lorsqu’on dévoile un contenu intime <strong>et</strong> important pour soi.<br />

En somme, la différenciation se manifeste par la capacité à assumer pleinement<br />

ses actions <strong>et</strong> ses croyances sans chercher constamment la confirmation<br />

de l’autre. Autrement dit, il faut trouver en soi plutôt que dans le regard<br />

de l’autre la validation de son identité. L’intimité se définit donc comme<br />

la capacité de révéler des composantes importantes de soi, indépendamment<br />

des réactions, anticipées ou réelles, de son partenaire. Ainsi, l’intimité<br />

requiert la capacité de rester pleinement <strong>et</strong> solidement soi-même à tout<br />

moment <strong>et</strong> malgré le fait d’être engagé émotionnellement avec une autre<br />

personne.<br />

Dans un autre ordre d’idées, la séduction fait aussi partie de la relation<br />

amoureuse, aussi nous sommes-nous inspirée de l’approche de Fle<strong>et</strong> (2000)<br />

sur la séduction pour aborder c<strong>et</strong>te question. Ainsi, dans une intervention

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!