Amour et sexualité chez l’adolescent
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AMOUR ET SEXUALITÉ CHEZ L’ADOLESCENT<br />
à quitter le centre sont les principales conditions qui entravent la participation<br />
des résidants à un programme. Il faudrait un programme court,<br />
comme l’indiquent les segments de discours suivants :<br />
Faut que le programme soit au maximum de huit semaines, pis ça c’est un<br />
gros maximum <strong>et</strong> encore là-dedans dans les huit semaines, vous allez avoir<br />
[…] des mortalités expérimentales [rires], vous allez en avoir encore<br />
beaucoup. (FG2, 2877-2883)<br />
Adm<strong>et</strong>tons que tu pars un proj<strong>et</strong>, mais le jeune qui arrive la semaine d’après,<br />
il est perdu parce qu’il n’était pas là, c’est une unité en roulement. Je ne<br />
trouverais pas ça évident d’embarquer dans un processus comme ça. (FG4,<br />
1615-1623<br />
Même si les éducateurs que nous avons rencontrés ont peu de suggestions<br />
concrètes quant aux actions à entreprendre, ils accepteraient des<br />
actions éducatives destinées à des jeunes qui seraient volontaires <strong>et</strong> regroupés<br />
en sous-groupes.<br />
En sous-groupes, je pense qu’on peut approfondir davantage. Puis, j’irais<br />
aussi plus en profondeur avec les volontaires […] avec ceux qui le sont<br />
moins, aller plus au niveau de l’éducation, puis quelque chose comme ça,<br />
leur donner une base qu’ils n’ont peut-être pas encore ou, tu sais, au moins<br />
une connaissance, là. (FG1, 2711-2722)<br />
Ceux qui sont volontaires vont vraiment [s’impliquer]… le degré d’implication<br />
n’est pas le même, on ne fera pas qu’effleurer, on va approfondir des<br />
suj<strong>et</strong>s. Ils vont apporter souvent des [exemples personnels]. (FG1, 2737-<br />
2747)<br />
Ces éducateurs désirent s’impliquer d’abord auprès de résidants<br />
motivés. La division en sous-groupes semble une solution de compromis<br />
entre l’intervention en individuel, perçue comme irréaliste, <strong>et</strong> celle du<br />
grand groupe qui limite le niveau d’approfondissement possible.<br />
En somme, des témoignages des éducateurs il ressort que les conditions<br />
d’encadrement qui prévalent au centre, avec leurs règles explicites (lois <strong>et</strong><br />
règlements) <strong>et</strong> implicites (normes de groupe, questionnement intrusif),<br />
laissent peu de place pour l’intimité, ce qui confirme les témoignages<br />
recueillis auprès des adolescents. Quant à la masturbation, elle est tolérée<br />
dans des conditions précises : seul, en silence <strong>et</strong> sans en faire la mention<br />
aux autres. La tolérance à l’égard de la masturbation contrevient donc aux<br />
règles explicites, mais c<strong>et</strong> encadrement perm<strong>et</strong> de prévenir des comportements<br />
sexuels qui s’avéreraient irrespectueux dans un contexte de vie en<br />
groupe. Certains comportements à connotation sexuelle se manifestent<br />
tout de même, les propos vulgaires étant les plus fréquents. D’autres surviennent<br />
plus rarement, tels que l’exhibitionnisme, des échanges de services<br />
sexuels, des attouchements, des fellations, voire des relations sexuelles entre