Amour et sexualité chez l’adolescent
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LA MÉTHODOLOGIE QUALITATIVE À LA BASE DU QUESTIONNEMENT ET DU PROGRAMME<br />
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pour réussir un ancrage véritable dans le milieu. C<strong>et</strong> ancrage perm<strong>et</strong> la<br />
mobilisation de tous les acteurs qui y participent, qui endossent ce faisant<br />
une démarche commune de changement. Sans c<strong>et</strong> ancrage <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te concertation,<br />
nous croyons que l’efficacité risque de diminuer : programmes<br />
inadaptés à la réalité des milieux, absence de lignes directrices pour l’intervention,<br />
improvisation, modification ou omission de contenus notionnels<br />
en raison de malaises de la part des intervenants, sentiments mitigés des<br />
intervenants à l’égard de valeurs à transm<strong>et</strong>tre qu’ils ne par tagent pas euxmêmes.<br />
De la conception d’un programme à l’évaluation de son efficacité,<br />
nombreux sont les ratés qui peuvent se produire.<br />
La méthode qualitative s’intéresse au récit non dirigé ou semi-dirigé<br />
plutôt qu’à la quantification d’éléments prédéterminés. Comme le souligne<br />
Patton (1990) à propos de l’évaluation formative, l’objectif poursuivi est<br />
l’amélioration du programme <strong>et</strong> non la vérification de son efficacité. Plus<br />
particulièrement, il s’agit de situer la progression de la démarche d’ensemble<br />
en regard de ses objectifs plutôt que de mesurer seulement l’atteinte<br />
des objectifs. Ainsi, notre évaluation vise surtout à voir dans quelle mesure<br />
la démarche mise en place favorise l’ancrage du programme aux réalités<br />
du milieu <strong>et</strong> stimule la concertation <strong>chez</strong> les intervenants. La rétro action<br />
sur la démarche vient de multiples sources : des observations des chercheurs<br />
(qu’ils auront notées dans un carn<strong>et</strong> de route tout au long de la démarche)<br />
ainsi que des témoignages des adolescents <strong>et</strong> des intervenants. Nous avons<br />
interrogé ces deux derniers groupes sur la pertinence des stratégies préconisées,<br />
des contenus proposés, des valeurs promues, du temps qui leur était<br />
alloué, du potentiel des activités proposées à susciter des remises en question<br />
<strong>et</strong> des changements <strong>chez</strong> les jeunes, <strong>et</strong> ainsi de suite. C’est la mise en<br />
commun de l’ensemble des informations venant de ces multiples sources qui<br />
pourra perm<strong>et</strong>tre la révision du programme afin qu’il réponde encore plus<br />
adéquatement aux besoins véritables de la clientèle à laquelle il s’adresse.<br />
Ces éléments nous apparaissent importants pour maximiser l’efficacité<br />
du programme, mais ils ne remplacent évidemment pas l’évaluation de<br />
leur efficacité, c’est-à-dire l’atteinte des buts (par exemple, diminuer le<br />
nombre d’ITS) <strong>et</strong> des objectifs (c’est-à-dire reconnaître les symptômes des<br />
ITS les plus répandues <strong>chez</strong> les adolescents). En réponse à des questions<br />
de santé publique, le récit des expériences dans un programme peut sembler<br />
limité à plusieurs égards, car il ne perm<strong>et</strong> pas de se prononcer sur l’impact<br />
préventif dudit programme. Ce domaine n’étant pas celui où excellent les<br />
méthodes qualitatives, il nous semble que la triangulation de ces approches<br />
est alors nécessaire pour aller plus loin. Ainsi, même si les méthodes quantitatives<br />
<strong>et</strong> qualitatives apparaissent plus contradictoires que complémentaires,<br />
leur rapprochement demeure essentiel.