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Amour et sexualité chez l’adolescent

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AMOUR ET SEXUALITÉ CHEZ L’ADOLESCENT<br />

digressions <strong>et</strong> sans humour, ils ont peu d’habil<strong>et</strong>é <strong>et</strong> éprouvent une certaine<br />

gêne à aborder sérieusement la plupart des suj<strong>et</strong>s. Stéphane <strong>et</strong> Émilio<br />

croient pourtant que les jeunes sont prêts à en discuter ouvertement.<br />

Plusieurs noyaux de sens précisent la façon dont ils veulent pouvoir<br />

parler de sexualité <strong>et</strong> les avantages qu’ils y associent. Ainsi, selon Simon <strong>et</strong><br />

Paul-Émile, il ne faut pas m<strong>et</strong>tre de barrières de langage, il faut pouvoir<br />

exprimer les interrogations véritables telles qu’elles se posent dans la vie<br />

quotidienne. Les jeunes devraient être invités à parler de leur vécu, à exprimer<br />

leurs craintes, leurs questions, leurs croyances sans qu’on essaie de les<br />

censurer.<br />

Les gars vont pouvoir sortir ce qu’ils ont à dire pis ils vont pouvoir se sentir<br />

mieux dans leur peau tout ça […]. Je ne disais pas que ce que le prof voulait<br />

que je dise là, ce qui fait que ça sortait de moi, ça ne sortait pas du prof.<br />

(Paul-Émile, 1560-1593)<br />

Il faudrait aussi plus de temps pour discuter, comme le précisent Jules<br />

<strong>et</strong> Niklas, qui soulignent l’insuffisance des périodes allouées à ce suj<strong>et</strong> ; il<br />

est dès lors impossible d’approfondir un suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> d’intégrer de nouvelles<br />

informations. Voici le témoignage de Niklas :<br />

Qu’ils ne prennent pas que 45 minutes parce qu’ils ont juste ça comme<br />

temps… qu’ils prennent le temps qu’ils veulent pour leur expliquer, pour<br />

que ça rentre dans leur tête là […]. Quarante-cinq minutes ce n’est pas<br />

assez, ils font juste expliquer c’est quoi la grossesse pis ils ne parlent pas<br />

d’autres choses. (Niklas, 634-657)<br />

Pour Niklas <strong>et</strong> Paul-Émile, ce serait l’occasion pour les résidants,<br />

surtout les plus jeunes, d’apprendre à partir de l’expérience des autres.<br />

Si c’étaient des jeunes un p<strong>et</strong>it peu plus âgés que nous autres, ils diraient<br />

peut-être comment ils l’ont vécu, s’ils ont trouvé ça un p<strong>et</strong>it peu dur. Ils vont<br />

peut-être dire ça. Ça vaut la peine d’écouter […]. Si tu commences vraiment,<br />

les jeunes vont t’écouter, souvent onze, douze ans ou moins, ils vont t’écouter.<br />

(Niklas, 707-767)<br />

Les éducateurs m’ont dit d’apprendre au monde ce que je sais, pis d’apprendre<br />

du monde ce qu’ils savent eux autres, tu sais [c’est] comme ça que j’ai<br />

appris […]. Oui, c’est comme ça avec tout le monde, tu sais, comme j’ai<br />

plusieurs amis, apprendre d’eux autres pis eux autres m’apprendre. (Paul-<br />

Émile, 755-808)<br />

Pour ces deux jeunes, l’expérience des pairs est une source importante<br />

d’apprentissage. Pour Niklas, par exemple, les résidants plus jeunes bénéficieraient<br />

d’entendre les plus âgés raconter leur vie, leurs expériences.<br />

Parallèlement à ce besoin de discuter qui prend diverses formes,<br />

certains résidants expriment aussi celui d’être informés.

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