Amour et sexualité chez l’adolescent
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LES PROPOS DES JEUNES ET DES ÉDUCATEURS<br />
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lui, il va dire comment tu pourrais résoudre tes affaires. On est tout le<br />
groupe. Toute l’unité, oui, mais c’est juste lui qui fait ça. (Fabricio, 1065-<br />
1117)<br />
Il nous laissait choisir, il y avait plusieurs suj<strong>et</strong>s pis il nous laissait choisir<br />
d’y aller avec la majorité du monde. Il demandait lequel on voulait faire<br />
en premier, celle-là va être en premier, celle-là en deuxième. Il y avait trois<br />
activités. Des fois, on faisait des jeux de rôle, des fois, on faisait des choses<br />
comme ça, c’était le fun. Il nous expliquait des choses qui se passaient, si<br />
on avait des questions, on pouvait les poser. Des fois, il faisait des jeuxquestionnaires.<br />
(Euclide, 1124-1148)<br />
Seize résidants nous ont entr<strong>et</strong>enue des besoins des jeunes en éducation<br />
sexuelle ; les principaux besoins sont d’échanger <strong>et</strong> d’apprendre certaines<br />
choses. Si certains jeunes reconnaissent éprouver ces besoins, d’autres les<br />
attribuent à leurs pairs. Quatre résidants estiment ne pas avoir de besoins<br />
particuliers en éducation sexuelle parce qu’ils possèdent déjà, selon leurs<br />
dires, des connaissances suffisantes en la matière, mais ils affirment, par<br />
ailleurs, que les autres jeunes ont des lacunes à combler. Seuls deux jeunes<br />
croient que ni eux ni les autres jeunes n’ont besoin d’éducation sexuelle.<br />
Alors qu’ils nous décrivaient le contexte de vie au Centre Cartier, des<br />
résidants soulignaient, entre autres, leur frustration de ne pas pouvoir discuter<br />
librement de sexualité. Il n’est, dès lors, pas étonnant que neuf d’entre<br />
eux mentionnent explicitement leur désir de pouvoir parler ensemble de<br />
sexualité <strong>et</strong> leur envie de s’exprimer plus librement <strong>et</strong> plus ouvertement<br />
(Stéphane, Émilio, Martin, Simon, Paul-Émile, Niklas, Jules, Louis <strong>et</strong> Jean-<br />
Luc). S’il y a des moments où de telles discussions seraient possibles, comme<br />
dans les cours de FPS, ils sont généralement consacrés à des cours plus<br />
didactiques qui laissent peu de place aux discussions approfondies. Les<br />
témoignages qui suivent illustrent ce besoin d’échanger.<br />
Je pense que les gars ont besoin d’en parler. Je ne sais pas du côté des filles<br />
comment ça marche […]. Je pense qu’il y a des gars qui ont besoin d’en<br />
parler, de s’informer, de dire ce qu’ils ont vécu, de savoir ce qu’ils pourraient<br />
faire ou des choses qui sont arrivées, pis qu’ils ne veulent plus qu’elles<br />
arrivent. (Stéphane, 1346-1356)<br />
Comme je le disais tout à l’heure, ils le feraient n’importe quand, ils en<br />
parleraient de toutes sortes de façons, ils parleraient même de tout ce qu’ils<br />
ont vécu quasiment là, si la question se pose. Là, ils ne peuvent même pas<br />
en parler. (Émilio, 864-869)<br />
Martin ajoute que les discussions sur la sexualité doivent être plus<br />
ouvertes. De son point de vue, les résidants sont actuellement contraints à<br />
en parler en catimini. N’ayant pas l’habitude d’en parler ouvertement sans