Amour et sexualité chez l’adolescent
Amour et sexualité chez l’adolescent
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LES PROPOS DES JEUNES ET DES ÉDUCATEURS<br />
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Neuf jeunes jugent pertinente l’idée d’instaurer un programme sur<br />
la sexualité au Centre Cartier. Il est intéressant de constater que la plupart<br />
d’entre eux identifient des besoins <strong>chez</strong> les autres jeunes, sans vraiment<br />
nous dire explicitement qu’eux-mêmes en bénéficieraient, exception faite<br />
de Martin <strong>et</strong> de Paul-Émile.<br />
Ça serait comme un groupe sur la sexualité, ça serait de la même façon que<br />
la drogue […]. Je trouverais ça le fun pour le monde. Il y en a dans mon<br />
unité qui ont 13 ans, 14 ans pis qui sont là, pis qui se pensent hot […].<br />
C’est quand même assez sérieux [la sexualité], faut savoir ce que c’est que<br />
c’est, tu sais. C’est sûr que si on peut se le faire apprendre comme ça, c’est<br />
plus facile. (James, 1547-1571)<br />
Ça m’intéresserait moi, encore plus, pis je n’aurais pas fini d’en apprendre.<br />
(Martin, 1074-1076)<br />
Même Paul-Émile, qui affirme en connaître « pas mal » sur la sexualité,<br />
pense pouvoir apprendre de nouvelles choses à ce suj<strong>et</strong> :<br />
Je suis au milieu de mon [secondaire] V en sexualité, ce qui fait que je<br />
sais pas mal tout là, tu sais, mais j’aimerais bien continuer. Ça m’avancerait<br />
en quelque part. (Paul-Émile, 1609-1614)<br />
Bien que certains résidants aient exprimé le désir d’échanger entre<br />
eux <strong>et</strong> d’avoir accès à des informations sur la sexualité, d’autres estiment<br />
ne pas avoir besoin d’un programme sur la sexualité. Jules dit que ce n’est<br />
pas un besoin primordial <strong>et</strong> Émilio croit que la plupart des jeunes du Centre<br />
sont à l’aise avec tout cela <strong>et</strong> que « d’apprendre des choses, [ils] s’en foutraient<br />
dans le fond » (861-883).<br />
Pour Édouard, il n’y a pas de besoins <strong>chez</strong> les jeunes en matière<br />
d’éducation sexuelle, car « les jeunes savent pas mal comment faire l’amour »<br />
(1424-1425). De même, Ludovic estime posséder les connaissances suffisantes<br />
; le reste, il n’en a pas vraiment besoin :<br />
Faut que ça me serve, tu sais. Faut que ce soit nécessaire ou sinon, je n’ai<br />
pas besoin de savoir que la femme est telle affaire ou telle affaire, là […].<br />
Le reste, si ça arrive ben, j’en parle, c’est correct que je sois informé. Si ce<br />
n’est pas vraiment important pour moi, si ça ne me sert pas là, moi je ne<br />
le r<strong>et</strong>iendrai pas ou je ne le saurai pas <strong>et</strong> ce ne sera pas plus grave que ça.<br />
(Ludovic, 1041-1078)<br />
Quant à Marco, s’il nous a dit précédemment que les résidants avaient<br />
besoin de « cours » sur la sexualité, il considère personnellement ne pas en<br />
avoir lui-même besoin : « Je n’ai pas besoin d’éducation » (737).<br />
L’analyse du discours des résidants fait émerger un grand nombre de<br />
thèmes à explorer dans l’éventualité où un programme d’intervention serait<br />
créé. Nous avons regroupé ces thèmes en trois catégories principales : éclaircir